Quelque 30.000 repas distribués par la société Sodexo ont été bloqués à Marseille par une grève des salariés
"Aucun camion n'est sorti du site", a déclaré Gilles Sevilla, délégué national du syndicat CGT. "Exigeons des salaires pour vivre dignement, des horaires pour vivre en dehors du travail, des métiers reconnus, des emplois garantis", affirmaient les salariés sur leur banderole.
Organisé dans le cadre d'une journée d'action internationale qui concerne notamment le Brésil, les Etats-unis, la Colombie et le Maroc, le mouvement est destiné à revendiquer des augmentations de salaires et des négociations sur l'intéressement à l'échelon mondial.
"Les actionnaires de Sodexo se sont partagés plus de 250 millions d'euros de dividendes. Nous voulons notre part du gâteau", a souligné Gilles Sevilla, précisant que la CGT réclame une hausse des salaires de cinq pour cent et "l'amélioration des conditions de travail, qui sont de plus en plus déplorables".
"Nous avons toujours en réserve dans les écoles deux jours de repas de secours, nous faisons tout pour que les enfants mangent normalement aujourd'hui", a assuré de son côté Danièle Casanova, adjointe à l'éducation au maire UMP de Marseille, "très ennuyée" par le conflit.
"Ceux qui bloquent, ce ne sont pas des employés marseillais. Localement, nous n'avons aucune contestation salariale ou quoi que ce soit", a-t-elle ajouté, citant le directeur de Sodexo à Marseille. Une version démentie par la CGT, qui attend de la direction locale un engagement écrit à ouvrir des négociations, faute de quoi le mouvement pourrait se répéter jeudi 9 juin.
A Puteaux (Hauts-de-Seine), une centaine de personnes se sont rassemblées, à l'appel de la CGT, devant la tour du groupe Bolloré pour réclamer des augmentations de salaires et de meilleures conditions de travail. "Nous avons décidé de nous réunir devant le siège du groupe Bolloré parce que c'est un très gros client de Sodexo. On veut qu'il fasse pression sur Sodexo car on sait que le groupe n'écoute pas ses salariés", a affirmé à l'AFP Laurent Corbasson, délégué CGT.
"Nous demandons une réouverture des NAO (négociations annuelles obligatoires qui débutent traditionnellement en novembre, NDLR) en juillet ainsi que le remplacement de nos collègues absents et dénonçons une précarisation des emplois, avec un recours accru aux contrats à temps partiels", a-t-il ajouté.
De son côté, le directeur des ressources humaines de Sodexo, Martin Chesnay, qui se trouvait sur place, a trouvé "regrettable que ce rassemblement, à l'appel d'un seul syndicat, prenne à partie les clients et ternisse l'image de Sodexo".
Sodexo emploie quelque 3.000 salariés en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, 28.000 en France et 380.000 au total dans 80 pays.
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