Renault manque de preuves pour étayer les accusations contre trois de ses ex-salariés selon le Canard Enchaîne
Dans le cadre d'une enquête interne qui a conduit au licenciement de trois employés, Renault aurait eu recours aux services du groupe Geos.
Mais les informations transmises l'auraient été "sans la moindre pièce justificative 'présentable'", avance l'hebdomadaire, "d'où le vide abyssal du dossier de plainte déposé par Renault".
Un scénario digne d'un polar
L'affaire d'espionnage industriel chez Renault a éclaté début 2011 avec la mise à pied puis le licenciement de trois cadres haut placés, à la suite d'une enquête interne consécutive à l'envoi d'une lettre anonyme.
Le constructeur automobile soupçonne les trois employés d'avoir diffusé des informations sensibles sur son programme phare de véhicules électriques.
Geos se réserve le droit d'ester en justice
Un salarié du groupe Geos, spécialisé dans l'intelligence économique et la sécurité des entreprises, aurait été en contact avec des personnes qui auraient communiqué à Renault "des noms de banques, des numéros de comptes" et des noms de sociétés, dont une basée à Hong Kong, écrit le Canard, et il aurait touché 100.000 euros pour cette mission.
Geos, pour sa part, a confirmé dans un communiqué qu'un de ses salariés "avait pris l'initiative, à titre personnel et sans en référer à sa hiérarchie, de servir d'intermédiaire entre ses contacts chez Renault et un tiers investigateur".
Ce salarié qui a démissionné ce mardi précise Geos, avait "fait l'objet au début de l'été 2010, d'une demande de la part de membres du groupe Renault pour effectuer une étude de solvabilité concernant une entreprise", indique encore cette société dans son communiqué, sans plus de précision.
Geos "se réserve le droit d'exercer toute action en justice contre les acteurs de cette opération", précise-t-elle encore dans son communiqué.
Les trois ex-salariés contre-attaquent
L'affaire a conduit au dépôt le 13 janvier d'une plainte contre X "pour des faits constitutifs d'espionnage industriel, de corruption, d'abus de confiance, de vol et recel, commis en bande organisée";
De leur côté, les trois cadres concernés, Mathieu Tennenbaum, Michel Balthazard et Bertrand Rochette, nient en bloc et ont décidé de déposé plainte pour "dénonciation calomnieuse" ou "diffamation non publique".
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