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Trois exemples de rencontres "off" entre politiques et journalistes qui ont fuité

Hollande a déjeuné lundi avec des journalistes du "Monde". Rien n'a filtré de leurs discussions. Mais, l'engagement de ne rien divulguer n'est pas toujours respecté. 

Article rédigé par franceinfo
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François Hollande, lors de la campagne pour les primaires PS à la présidentielle, le 5 septembre 2011, à Tours (Indre-et-Loire). (ALAIN JOCARD / AFP)

François Hollande a participé à un déjeuner "en off", lundi 5 août, dans les locaux du Monde. A priori, rien ne filtrera de ce repas en présence de journalistes du quotidien. Les participants se sont engagés à ne rien dire. Mais certains précédents montrent que le "off" a ses limites. Des journalistes font parfois le choix de révéler les conversations privées dont ils sont témoins, ou les propos qui leur sont confiés hors micro. La preuve en trois exemples.

Sarkozy : "Amis pédophiles, à demain !"

Lisbonne, novembre 2010. En pleine affaire Karachi. Nicolas Sarkozy, alors président, s’entretient avec quelques journalistes qui l'interrogent sur les soupçons qui pèsent sur lui. Emporté, il veut montrer à l'un d'eux ce que cela fait d'être accusé sans preuves. Il le prend à partie : "Il semblerait que vous soyez pédophile... Qui me l'a dit ? J'en ai l'intime conviction". Puis Nicolas Sarkozy continue son argumentaire avant de mettre fin à la discussion sur un "Amis pédophiles, à demain !" Choqués, plusieurs médias ont relaté publiquement ces propos. Libération choisit même de diffuser l’enregistrement de la conversation, et d’en faire la "une" de sa version papier.

Photo de la une de Libération,  le 24 novembre 2010. ( FRANCETV INFO)

DSK : "Oui, j’aime les femmes"

Fin avril 2010, il se murmure que Dominique Strauss-Kahn sera candidat à l’élection présidentielle de 2012. Mais rien n’est officiel. DSK, alors en poste au Fond monétaire international, veut peaufiner sa candidature. Il s’entretient tout de même en privé avec les directions du Nouvel Obs et de Libération. Dans la conversation, il explique aux journalistes que trois choses pourraient le mettre en difficulté dans la course à la présidentielle : "Le fric, les femmes et ma judéité", énonce-t-il. "Oui, j'aime les femmes... Et alors ? (...) Depuis des années on parle de photos de partouzes géantes, mais je n'ai jamais rien vu sortir... Alors, qu'ils les montrent !"

Puis il se met à exposer des scénarios de complots dont il pourrait être victime : "Une femme [qu'il aurait] violée dans un parking et à qui on promettrait 500 000 ou un million d'euros pour inventer une telle histoire..." Deux semaines après cette conversation, il est arrêté au Sofitel de New York, point de départ d'une retentissante affaire qui lui barrera la voie de la présidentielle. C'est alors que Libération décide de dévoiler cette discussion privée.

Hollande : le "sale mec"

Janvier 2012, François Hollande, alors candidat à la présidentielle, déjeune avec quelques journalistes pour évoquer la campagne électorale. Au cours de la discussion, il se met à imaginer tout haut ce que Nicolas Sarkozy pourrait dire aux Français : "Je suis le président de l'échec, je suis un sale mec, mais dans cette période difficile, je suis le seul capable, j'ai le courage..." Sauf que Le Parisien décide de revenir sur cette "petite phrase" et écrit dans ses colonnes que "pour François Hollande, le chef de l’Etat est un 'sale mec'". L’expression fait mouche à l’UMP, qui s’indigne. Le candidat socialiste est accusé d'avoir insulté son adversaire.

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