François Gabart remporte le Vendée Globe et bat le record de Michel Desjoyaux

François Gabart, skipper du bateau Macif, a franchi dimanche 27 janvier la ligne d'arrivée du Vendée Globe après un peu plus de 78 jours de course. Il remporte ainsi pour sa première participation la course à la voile en solitaire, et bat de surcroît de six jours le record établi en 2009 par Michel Desjoyaux en bouclant sa circumnavigation express de quelque 24 000 milles (44 450 km) en 78 jours 02 heures et 16 minutes. Armel Le Cléac'h, son dauphin, devrait arriver quelques heures plus tard. 

"Ce ne sont pas ces petites lignes qu’il y a sur les cartes qui vont me bloquer", confiait récemment François Gabart à Paris Match. Mieux encore, elles l'ont transporté. Le skipper est souvent présenté à raison comme un jeune prodige. Francetv info a fait son portrait.

Le plus jeune 

Les nombreux articles qui lui sont consacrés rapportent l'anecdote. Le goût de la mer a été inculqué très tôt à ce Charentais. Dès 6 ans, ses parents l'embarquent pour une longue croisière sur l'Atlantique nord. "Ce voyage a été le déclic pour lui, raconte sa mère à la Charente Libre. Je le revois encore au retour en train de dire : 'Papa, je crois que les voiles sont pas bien réglées'." Il hérite du virus familial et "passe son temps à grimper dans le mât ou à faire vrombir le petit moteur de l’annexe", rapporte Libération. 

Le reflux des vagues lui tient au corps et il travaille sa passion. En 1997, il devient champion de France d'Optimist, puis de Moth Europe en 1999, avant d'être sacré champion du monde junior de Tornado. Il a tout juste 20 ans. Il n'attend pas trop longtemps pour s'embarquer dans cette course en solitaire. Doit-on rappeler que le benjamin des vingt skippers en lice fêtera ses 30 ans en mars ? 

Le mieux entouré

Ce qui accélère son ascension, c'est son aptitude à "se faire chopeur d’expériences, pour ne pas dire séducteur de 'vieux'", estime Libération. Il finit donc pas se faire repérer par Michel Desjoyeaux, vainqueur des Vendée Globe 2000-2001 et 2008-2009. "C'est quelqu'un qui est toujours dans l'action. Il avance sans marcher sur la tête des voisins. J'apprécie", confie ce dernier à la Charente Libre. "Convaincu de ses possibilités", il finit par accepter de "lui (apporter) de l’expertise" et l'aide à courir le Vendée Globe, détaille Libération. "J'aurais été couillon de pas le prendre quand on voit que sur un bateau et dans la tête, ça tourne bien", ajoute Michel Desjoyeaux.

Et cela a payé. Le Charentais a désormais battu son maître. Il gagne en effet près d'une semaine par rapport au précédent record, établi en 2009 par Michel Desjoyeaux, qui avait bouclé la course en 84 jours, 3 heures et 9 minutes. Déjà, début janvier, François Gabart avait franchi le cap Horn avec quatre jours d'avance sur le temps de référence établi par son mentor. Le "professeur" a qualifié d'"exceptionnelle" et de "prévisible" la performance du jeune prodige.

Le plus parfait

Michel Desjoyeaux n'est pas le seul à insister sur les qualités du jeune homme. Le skipper Kito de Pavant, 51 ans, voit en lui "un garçon attachant, très à l’écoute, doublé d’un compétiteur toujours souriant". Car oui, pour compléter le tableau, François Gabart a – il faut bien le dire – tout du gendre idéal. Pas de boisson, pas de tabac et "une grosse culture informatique", note à son propos un proche du milieu, cité par Les Echos.

Diplômé en 2007 de l'Institut national des sciences appliquées de Lyon, le marin est aussi ingénieur en génie mécanique. "Beau gosse" enfin, ne manque pas de préciser la presse, à l'instar du Journal du Dimanche, qui n'hésite pas à titrer sur "le Petit prince des océans". La faute à la blondeur et aux yeux bleus.