Cet article date de plus de neuf ans.

Deux députées ne veulent pas faire de cadeaux fiscaux aux jeux vidéo sexistes

Elles proposent d'intégrer les contenus sexistes aux critères permettant d'écarter certains jeux du crédit d'impôt créé pour favoriser la croissance du secteur.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le crédit d'impôt jeux vidéo permet aux entreprises françaises de déduire de leurs impôts jusqu'à 20% des sommes investies pour le développement d'un jeu vidéo. (KIYOSHI OTA / BLOOMBERG / GETTY IMAGES)

Pas de cadeau pour les machos. Deux députées de la majorité socialiste ont demandé au gouvernement de prendre en compte le respect de l'égalité hommes-femmes dans les critères d'éligibilité au crédit d'impôt jeux vidéo (CIJV), rapporte mardi 3 novembre le site spécialisé NextInpact.

Ce crédit, qui permet aux entreprises françaises de déduire de leurs impôts jusqu'à 20% des sommes investies pour le développement d'un jeu vidéo, a été ouvert en juin dernier aux créations réservées à un public adulte, relève NextInpact. Si les jeux trop violents ou comportant des scènes pornographiques sont systématiquement exclus de ce système, un barème a été mis en place pour permettre à des titres "difficiles" d'intégrer le CIJV. Ils doivent pour cela ne pas répondre à plus de trois des critères suivants, définis par décret

• La violence présente un caractère disproportionné et gratuit
• La violence présente un caractère cru et détaillé dans un environnement visuellement réaliste
• Dans le cas où la séquence ferait état d'une violence répondant aux deux précédents critères, la violence dans cette séquence est quantitativement accentuée.
• La violence ne peut pas être contournée
• La violence est encouragée

Lutter contre "la reproduction des stéréotypes de genre"

Dans une question écrite publiée mardi sur le site de l'Assemblée nationale, la députée PS Edith Gueugneau réclame que soit intégrée à cette liste la présence de contenu sexiste dans un jeu vidéo. Elle rejoint ainsi la proposition de sa collègue Catherine Coutelle, formulée dans les mêmes termes quelques semaines plus tôt.

Pour les deux élues, "le contenu sexiste de certains jeux vidéo, régulièrement dénoncé par des joueuses qui, loin des clichés, représentent en France près d'un-e joueur-se sur deux, devrait également pouvoir être signalé". Et de souligner une initiative prise en ce sens en Suède, qui permet de déterminer "si une œuvre participe, ou non, à la reproduction des stéréotypes de genre". Axelle Lemaire, la secrétaire d'Etat chargée du Numérique, dispose de deux mois pour leur adresser une réponse, conclut NextInpact.

Lancez la conversation

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.