La publicité d'un site de rencontres pour "sugar daddies" circule dans Paris, la mairie veut la faire "disparaître"
Un camion tractant une affiche similaire avait déjà créé la polémique à Bruxelles fin septembre.
La polémique sur les "sugar daddies" débarque à Paris, après la Belgique. La mairie a condamné, mercredi 25 octobre, la publicité "honteuse" d'un site de rencontres qui incite les étudiantes et étudiants à entamer une relation avec un homme ou une femme plus âgé et fortuné. La Ville de Paris a annoncé qu'elle souhaitait "faire disparaître de nos rues" cette publicité, et travailler avec la préfecture dans cette optique. Le parquet de Paris confirme à franceinfo avoir reçu un signalement de la mairie. Ce dernier est en cours d'analyse.
Nous condamnons avec fermeté cette publicité honteuse. Nous travaillons avec la @prefpolice pour la faire disparaître de nos rues. pic.twitter.com/GIAxsVBllH
— Paris (@Paris) October 25, 2017
Plusieurs internautes avaient photographié l'affiche, tractée par une voiture, devant plusieurs lieux de la capitale, dont des universités, mardi et mercredi.
Hier, devant l’université, tout simplement... #SugarDaddy #Prostitution #Honteux pic.twitter.com/14O6hS7GbP
— ATixier (@ATixier) October 25, 2017
Une situation inacceptable pour les #etudiants devant @UParisDescartes @VidalFrederique doit prendre ses responsabilités ‼️cc: @FDardel pic.twitter.com/pYbMzZ3Hfm
— Pierre Durand (@pierre__durand) October 25, 2017
Ce matin rue Constantine, devant le British council, l'abjecte camionnette #sugardaddy. Continuez comme ça les gars, vous avez tout compris pic.twitter.com/xEUkitgxAM
— Elena Scappaticci (@ElenaScappa) October 25, 2017
Le message du site de rencontres s'adresse d'ailleurs explicitement aux étudiants. Mais l'affiche a changé par rapport à celle qui avait scandalisé en Belgique, fin septembre. Il n'est plus question simplement des "étudiantes" mais des "étudiant(e)s", et ceux-ci ne sont plus encouragés à s'inscrire parce qu'ils voudraient "améliorer [leur] style de vie", mais plutôt s'ils sont "romantiques", "passionnés" et qu'ils n'ont "pas de prêt étudiant". Enfin, le site assure désormais que l'on peut aussi y rencontrer des "sugar mamas".
Une enquête ouverte en Belgique
Cela ne suffira sans doute pas au site pour éviter les critiques. En Belgique, l'Union des étudiants de la Communauté française (Unecof) avait dénoncé une campagne "complètement immorale" : "On sait que le phénomène de la prostitution étudiante gagne du terrain, et voilà une entreprise qui exploite la détresse de ces jeunes femmes pour faire des profits ! Si ce n'est pas de l'incitation à la prostitution, c'est au moins comparable à l'utilisation des services d'une escort girl." Le parquet de Bruxelles a ouvert une enquête pour "incitation à la débauche".
Le site n'est pas le premier à promouvoir ce type de rencontres en France. En 2014, nous vous en avions déjà expliqué le principe, et nous avions recueilli le témoignage de certains de ces hommes qui aspiraient à devenir les "papas gâteaux" de jeunes femmes.
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