Les ministres priés d'abandonner leurs smartphones au nom de la cybersécurité
Selon "L'Express", les directeurs de cabinet des ministères ont reçu une note de Matignon leur enjoignant de proscrire ces appareils pour la transmission d'informations sensibles.
Vont-ils devoir reprendre leur bon vieux téléphone ? Les ministères se sont vu demander par les services de Jean-Marc Ayrault, à la mi-août, de "proscrire" les smartphones pour transmettre les "informations sensibles", révèle L'Express mardi 10 septembre. Cette consigne intervient après "la survenance ces derniers mois de plusieurs atteintes à la sécurité des systèmes d'information".
En clair, Matignon a décidé de réagir deux mois après les révélations basées sur des documents de l'ancien consultant de l'agence de sécurité américaine (NSA), Edward Snowden. Selon ces documents, la France, l'Italie et la Grèce figurent parmi les 38 "cibles" surveillées par la NSA. "Ce sont des consignes de sécurité en vigueur depuis longtemps et qui sont répétées régulièrement", affirment néanmoins les services du Premier ministre.
Utiliser des téléphones sécurisés et l'intranet
Dans la note adressée aux directeurs de cabinet des ministères le 19 août, il est notamment spécifié que "l'utilisation de smartphones du commerce non agréés doit exclure la communication d'informations sensibles. Toute information sensible même non classifiée doit être échangée par les terminaux équipés de systèmes agréés par l'ANSSI" (Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information).
Le document rappelle aussi que la transmission des "informations classifiées", "relevant du secret de la défense nationale", "n'est autorisée qu'à l'aide de moyens dédiés", à savoir les téléphones sécurisés Teorem et l'intranet sécurisé Isis. La note souligne enfin qu'"à l'étranger, il convient d'avoir à l'esprit que les communications téléphoniques ou par voie électronique peuvent être écoutées, surtout dans les organismes internationaux, les aéroports, les hôtels, les restaurants et les cybercafés".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.