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Les nanomatériaux ont envahi notre quotidien mais leurs risques sur la santé sont encore méconnus

C'est pourquoi les scientifiques de l'Institut national de recherche et de sécurité (INRS) traquent ces particules microscopiques dans un laboratoire qui fait référence en Europe.Présents dans la cosmétique, les textiles, les bétons ou la fabrication des voitures, elles "ont des effets différents selon leur taille", explique un chercheur de l'INRS.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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Un chercheur travaille sur les nanoparticules dans un laboratoire de l'INRS. (AFP PHOTO / JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN)

C'est pourquoi les scientifiques de l'Institut national de recherche et de sécurité (INRS) traquent ces particules microscopiques dans un laboratoire qui fait référence en Europe.

Présents dans la cosmétique, les textiles, les bétons ou la fabrication des voitures, elles "ont des effets différents selon leur taille", explique un chercheur de l'INRS.

Différentes études menées sur des animaux ont notamment montré des inflammations pulmonaires, une perturbation du rythme cardiaque, la formation de caillots sanguins, mais aussi une atteinte du cerveau, de la rate, du foie et de la moelle épinière, selon les nanos inhalés ou ingérés. Le nanomètre est de l'ordre du milliardième de mètre.

Si "l'on a encore jamais mis en évidence des maladies liées aux nanoparticules" et que "la connaissance est parsemée", le risque demeure "sérieux", affirme Olivier Witschger, chercheur au département métrologie des polluants à l'INRS.

Premier colloque sur les risques des nanoparticules
Preuve d'une prise de conscience, 450 spécialistes des nanotechnologies se penchent pour la première fois sur les risques liés aux nanoparticules, lors d'un colloque organisé de mardi à vendredi à Nancy.

Dans ses laboratoires de Vandoeuvre-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle), l'INRS cherche à déterminer le nombre, la taille et les formes des particules susceptibles d'être inhalées sur les différents postes de travail exposés aux nanos dans l'industrie.

Du préposé à la mise en sachet de produits blanchissants (à base de dioxyde de titane) aux salariés d'une usine textile où l'on utilise des nanoparticules d'argent aux propriétés antibactériennes, tous les environnements sont passés en revue, échantillonnés dans des aérosols, puis analysés.

"Cela nous permet ensuite de dimensionner l'approche de prévention". Ce qui peut passer par le remplacement "du produit dangereux par quelque chose de moins nocif, un système de ventilation ou un simple port de masque", détaille Olivier Witschger. "Des solutions efficaces existent".

INRS, un laboratoire référence
L'INRS est considéré comme le centre le mieux équipé de France pour le développement de méthodes de mesure de l'exposition aux nanoparticules en milieu professionnel. Il dispose depuis 2009 d'une installation qui fait référence en Europe. Baptisé Caractérisation des instruments de mesure d'aérosols de nanoparticules (Caïman), ce système vérifie les performances des instruments de mesure des nanos, en générant des particules.

L'idée, c'est de maîtriser la taille, la forme, la charge des nanoparticules que l'on envoie. Cela nous permet d'une part de produire des échantillons, qui peuvent par exemple intéresser des gens qui développent des protocoles d'analyse, et d'autre part de tester des instruments, en vérifiant leur fiabilité: les fabricants ou les équipes universitaires européennes nous confient alors leurs machines", explique Olivier Witschger.

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