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Pourquoi l'heure de la smartwatch est arrivée

Le constructeur sud-coréen Samsung a dévoilé mercredi sa montre connectée, la Galaxy Gear. C'est le coup d'envoi de la bataille pour ce marché encore vierge et convoité par les plus grands groupes.

Article rédigé par Louis San
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
La Galaxy Gear, la montre connectée de Samsung, présentée à Berlin (Allemagne), le 4 septembre 2013. (JOHN MACDOUGALL / AFP)

Samsung a dévoilé sa montre intelligente, la Galaxy Gear, mercredi 4 septembre à Berlin (Allemagne). Le constructeur sud-coréen vient ainsi titiller Sony sur ce marché presque vierge dominé par le Japonais, et lance la guerre des smartwatchs.

Mais d'autres marques risquent de s'inviter dans la bataille dans les mois à venir. Google a récemment confirmé avoir racheté, en 2012, Wimm Labs, spécialiste des montres connectées. Autre concurrent de poids : Apple. Les rumeurs autour d'un produit de la marque à la pomme se multiplient depuis qu'elle a déposé l'appellation iWatch dans plusieurs pays. Et Microsoft aurait un produit déjà en phase de test, selon le site spécialisé Génération NT. Bref, les grands groupes vont se livrer à une nouvelle bagarre pour accrocher vos poignets. Francetv info vous explique pourquoi l'heure de la smartwatch est arrivée.

La technologie est au point

La Galaxy Gear n'est pas la première montre intelligente présentée par Samsung. En 1999, le constructeur a été l'un des premiers à en proposer une, rappelle le site spécialisé ZDnet. Depuis, d'autres marques avaient tenté l'aventure. Mais elles se heurtaient à plusieurs problèmes. Le principal résidait dans la faible autonomie de la batterie. Par exemple, le premier modèle de Samsung ne permettait d'appeler que pendant 90 minutes. Dix ans plus tard, en 2009, la marque en propose un nouveau, plus résistant, mais qui n'offre encore que 4 heures d'autonomie. La Galaxy Gear de Samsung affiche une autonomie d'une journée en utilisation normale. L'autre principal frein résidait dans les possibilités des précédentes smartwatchs : elles n'offraient que quelques options multimédia.

Les dernières montres mises sur le marché ont de nombreuses fonctionnalités. Elles vous permettent de téléphoner, d'accéder à vos SMS, à vos e-mails et de contrôler votre smartphone. Bref, elles le complètent, comme le fait déjà la smartwatch de Sony. La Galaxy Gear de Samsung n'est, de fait, qu'un périphérique bluetooth pour les téléphones dernières générations de Samsung.

"C'est un des terrains de jeu assez naturel pour les constructeurs, après la vague des smartphones. La bataille porte désormais sur les produits satellites qui vont prendre le relais des téléphones mobiles", a expliqué à Challenges Philippe Torres, directeur du département Conseil et Stratégie numérique à l'Atelier BNP-Paribas.

La mesure personnelle est en plein essor

Une montre connectée ne va pas seulement vous permettre d'imiter David Hasselhoff dans la série K 2000. Avec elle, vous pourrez vous adonner au quantified self. Comme l'a déjà expliqué francetv info, c'est une nouvelle pratique qui consiste à enregistrer ses données sportives, domestiques, celles relatives à sa santé, son humeur, voire même son activité sexuelle. Elle a été popularisée par des dispositifs connectés comme le bracelet Jawbone Up, le produit Nike Fuelband ou encore le bracelet Fitbit. Ce dernier, déjà utilisé par 6 millions de personnes à travers le monde, mesure tout ou presque : trajets à pied, nombre d'étages gravis, qualité du sommeil, nombre de calories absorbées et dépensées...

Objectif du quantified self : prendre soin de son corps et améliorer son état de santé. Et cette pratique "permet de passer des bonnes intentions à une réelle stratégie d'efforts", explique au Figaro Emmanuel Gadenne, auteur du Guide pratique du quantified self. Mieux gérer sa vie, sa santé, sa productivité.

Les smartwatchs, véritables mini-ordinateurs portés à même la peau, risquent bien de se faire une place de choix sur ce terrain en plein essor : la Galaxy Gear de Samsung, par exemple, embarque notamment un podomètre et un accéléromètre. Sans compter que la smartwatch est un outil de choix pour le quantified self puisqu'il se pratique en réseau, pour comparer ses performances avec celles de ses amis ou avec des moyennes nationales, régionales. Cela accompagne le mouvement appelé e-santé où les smartphones sont utilisés à des fins médicales, comme cette application qui mesure le taux de sucre des diabétiques, ou ce projet de mini-programmes pour réaliser des tests urinaires.

Le marché est juteux

D'ici 2014, les commandes de smartwatchs devraient être multipliées par dix. Selon les analystes de Canalys (en anglais), après 330 000 ventes en 2012, elles pourraient passer de 500 000 en 2013 à 5 millions l’an prochain. "Les smartwatchs seront la nouvelle catégorie de produits électroniques grand public la plus importante depuis que l'iPad a défini le marché des tablettes", écrit le cabinet. De son côté, Juniper Research estime que 36 millions de smartwatchs devraient être vendues en 2018, rapporte Le Figaro. Quant au marché mondial de l'horlogerie, il est estimé à 45 milliards d'euros.

Avec les montres connectées, les constructeurs vont bénéficier d'un levier supplémentaire pour maintenir l'utilisateur dans leur environnement. Par exemple, à ses débuts, la Galaxy Gear ne sera utilisable qu'avec des mobiles Samsung. Selon l'agence sud-coréenne Yonhap, c'est pour "fidéliser les usagers de sa marque et attirer les usagers des autres marques vers ses produits"

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