Affaire Alves : une agence de pub derrière le "manger de banane"
Manger une banane, se prendre en photo avec son portable et poster le résultat sur les réseaux sociaux, avec le mot-dièse ("Nous sommes tous des singes ").
L'idée, lancée cette semaine par le footballeur du FC Barcelone Neymar, fait suite au geste d'un supporter de Villareal qui a lancé dimanche une banane sur son coéquipier Daniel Alves. Une manière pour les footballeurs de faire part de leur ras-le-bol face à la multiplication des actes racistes dans les stades.
"Quelque chose de léger et d'amusant"
Sauf que comme l'a révélé mardi la presse brésilienne, le "manger de banane" de Neymar, qui a donné le coup d'envoi à tous les autres, n'était pas totalement désintéressé : le Brésilien a en réalité travaillé avec son agence de publicité.
D'ailleurs, le projet d'une campagne sur ce thème était prévu avant même l'affaire Alves, puisque l'agence avait été contactée dès le 12 avril par le père de Neymar, après des insultes racistes dont avait été victime son fils lors d'un match à Grenade.
"L'idée était de faire quelque chose de léger, et même d'amusant. Nous attendions le meilleur moment pour le
divulguer, et ça a été après ce qui s'est passé ce dimanche avec Daniel ", a expliqué Guga Ketzer, vice-président de l'agence.
Le geste de Dani Alvès était malgré tout "spontané"
Tout en répétant que sa réaction de manger le projectile avait été "spontanée ", Dani Alves a
reconnu qu'il était au courant des préparatifs autour de Neymar.
"C'était déjà arrivé contre d'autres coéquipiers, à d'autres occasions, on
en a débattu , a-t-il raconté sur les ondes de Radio Globo. On avait déjà parlé d'une campagne
que l'entourage de 'Ney' voulait faire sur ce sujet, puisque ça lui était déjà
arrivé. Mais ma réaction est venue spontanément. On m'a jeté une banane, elle
est tombée devant moi, je l'ai prise et l'ai mangée, sans penser aux
conséquences, mais simplement à combattre une action négative par une action
positive."
"Quand quelqu'un lance une offense, en général celui qui la reçoit se sent
offensé. Si on n'est pas offensé, l'offenseur n'atteint pas son objectif"
Le joueur du FC Barcelone a par ailleurs nié tout coup publicitaire après les révélations de
l'agence. "Nous avions déjà subi
ça au stade. Mais l'action n'a rien à voir avec la publicité. Simplement parce
qu'on ne s'attendait pas que des gens aient ce type de comportement ", s'est-il justifié.
Le supporter arrêté
De son côté, le supporter de Villarreal a arrêté mercredi par la police espagnole, pour "délit contre les droits fondamentaux et les libertés publiques ". Après avoir été interrogé, il a été libéré mais encourt jusqu'à trois ans de prison.
L'homme avait déjà été identifié par le club et exclu à vie du stade. D'après la quotidien espagnol Marca, cet éducateur de 22 ans a également été licencié par son employeur (lien en espagnol).
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