Une enquête américaine conclut que Cambridge Analytica a bien trompé les utilisateurs de Facebook
Ces données, récupérées illégalement, auraient permis d'élaborer des publicités très ciblées vis-à-vis de potentiels électeurs américains et britanniques.
Des dizaines de millions d'utilisateurs ont été concernés. Les autorités américaines ont déclaré, mercredi 4 décembre, que la firme britannique Cambridge Analytica, connue pour le scandale de détournement massif de données d'utilisateurs de Facebook, a trompé les utilisateurs du réseau social sur sa façon de collecter et de traiter leurs informations personnelles.
Au terme d'une enquête lancée en mars 2018, l'agence fédérale de régulation du commerce, la FTC, a conclu que l'ancienne entreprise d'analyses de données avait "récolté les informations personnelles de dizaines de millions d'utilisateurs de Facebook pour réaliser des profils d'électeurs à des fins de ciblage."
Un quiz pour récolter des données
La FTC n'a pas indiqué quelles suites elle envisageait de donner à ses conclusions. Elle a interdit à l'entreprise, dissoute en 2018, de mentir sur sa manière de traiter les données personnelles. Plus tôt cette année, le régulateur avait déjà négocié un accord avec l'ancien patron, Alexander Nix, et le développeur, Aleksandr Kogan, qui les oblige à supprimer ou détruire toutes les infos personnelles qu'ils ont accumulé.
Cambridge Analytica proposait à des utilisateurs du réseau un "test de personnalité" dans des termes "faux et trompeurs", affirmant notamment qu'il ne téléchargerait pas les noms des personnes ni des informations permettant de les identifier. Mais des lanceurs d'alerte ont révélé dans la presse que la firme avait créé des profils psychologiques de ces millions de personnes, à leur insu, grâce à l'analyse des données, dans le but de prédire leur comportement et de les influencer. Le quiz a été téléchargé par 270 000 personnes, l'application récoltait aussi les informations de leurs contacts.
Dès 2018, une enquête interne de Facebook avait établi que les données de 87 millions d'utilisateurs américains et étrangers avaient été compromis par la firme dont les pratiques enfreignaient son règlement. Le géant des réseaux sociaux a payé une amende record de 5 milliards de dollars cet été pour sa mauvaise gestion des données privées de ses utilisateurs.
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