La plateforme Telegram supprime des contenus "deepfakes" pornographiques échangés par ses utilisateurs, à la demande de la Corée du Sud

La plateforme, dont le patron Pavel Dourov a récemment été mis en examen en France, est accusée de ne pas faire assez pour lutter contre la propagation de ces contenus illégaux.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le logo de la plateforme de messagerie Telegram. (ANTHONY WALLACE / AFP)

La plateforme tente de montrer patte blanche. En Corée du Sud, la messagerie Telegram a supprimé certains contenus pornographiques après une requête de l'autorité de régulation des médias, a rapporté l'agence de presse Yonhap mardi 3 septembre. Une affaire qui fait écho à une autre procédure, française celle-là, alors que le patron de Telegram Pavel Dourov est mis en examen et placé sous contrôle judiciaire pour ne pas agir contre la diffusion de contenus criminels sur la plateforme.

L'affaire, qui a fait scandale en Corée du Sud, remonte à fin août. Le média sud-coréen Hankyoreh avait affirmé que des étudiants en université administraient un groupe de discussion Telegram, où circulaient des deepfake porn (des vidéos pornographiques retouchées) dans lesquels les visages de leurs camarades féminines avaient été intégrés.

A la suite d'une requête de l'autorité de régulation, la messagerie Telegram lui a annoncé avoir supprimé 25 contenus présentant un caractère d'exploitation sexuelle, a rapporté mardi l'agence Yonhap – une goutte d'eau dans l'océan de contenus du genre qui y circule. "Telegram a également présenté ses excuses pour avoir mal communiqué sur la question et a fourni une adresse mail dédiée pour de futures communications avec le régulateur des médias", a ajouté Yonhap, en citant l'autorité de régulation.

Telegram accusé d'"encourager" la diffusion de "deepfakes"

La police sud-coréenne a également annoncé lundi avoir ouvert une enquête contre Telegram, qu'elle accuse d'"encourager" la diffusion de tels contenus pornographiques truqués, utilisant notamment des images de mineurs. La messagerie Telegram avait assuré à l'AFP qu'elle "surveillait activement sur sa plateforme les contenus nocifs, dont la pornographie illégale".

La criminalité en ligne est très répandue en Corée du Sud, selon des militants, qui évoquent notamment l'exploitation de caméras espions et la publication de revenge porn (du contenu pornographique privé partagé sans consentement pour se venger).

L'enquête ouverte par la police de Séoul survient après l'arrestation, le 24 août en France, du patron de Telegram, Pavel Dourov. Après quatre jours de garde à vue, le milliardaire a été libéré mais il est astreint à un contrôle judiciaire lourd comprenant une interdiction de quitter le territoire français. Selon le parquet de Paris, il est notamment mis en examen pour "refus de communiquer les informations nécessaires aux interceptions autorisées par la loi" et "complicité de délits et de crimes organisés" via la plateforme.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.