"Sexting" : la police nationale retire un tweet de prévention après un tollé sur les réseaux sociaux
Culpabilisant pour les victimes plutôt que dissuasif pour les contrevenants, le message a reçu un accueil glacial sur Twitter. La police nationale a reconnu "une maladresse".
"Envoyer un nude, c'est accepter de prendre le risque de voir cette photo partagée." Cette phrase postée par la police nationale dans un tweet accompagnant une campagne de prévention contre le "sexting" a provoqué un tollé sur les réseaux sociaux, samedi 6 mars, poussant la police à supprimer rapidement son message, jugé culpabilisant.
"Il a bien reçu ton nude. Tes amis, tes parents, tes camarades de classe, tes cousins, tes professeurs, tes voisins, ton boulanger, ton ex-petit ami, ton facteur, tes grands-parents, ta nièce aussi", clamait le visuel posté par la police, incitant les jeunes à ne pas s'adonner à cette pratique répandue.
"Ne pas confondre victime et coupable"
Le "sexting" consiste à envoyer une photo de soi (ou d'une partie de son corps) dénudé à un interlocuteur, par exemple son ou sa petit(e) ami(e). La campagne de communication entendait mettre en garde contre le risque que ces images tombent entre de mauvaises mains ou puissent être divulguées par leur destinataire dans un but de vengeance après une relation qui s'envenime ("revenge porn").
Le message a reçu un accueil glacial sur Twitter, où nombre d'utilisateurs ont dénoncé une culpabilisation des auteurs de sextos plutôt que celle des personnes qui les divulguent. La militante féministe Caroline De Haas et la députée européenne Aurore Lalucq ont notamment réagi.
Supprime.
— Caroline De Haas (@carolinedehaas) March 6, 2021(Nouvelle fenêtre)
La culpabilisation des victimes c’est non.@NousToutesOrg(Nouvelle fenêtre)
Ne pas confondre victime et coupable.
— Aurore Lalucq (@AuroreLalucq) March 6, 2021(Nouvelle fenêtre)
Envoyer un nude n’est pas un délit.
Publier une image sans l'accord de la personne l’est.
C’est sur ce point que de la pédagogie et communication serait très utile @PoliceNationale(Nouvelle fenêtre). https://t.co/i0pup0C0Nj(Nouvelle fenêtre)
Certains internautes ont quant à eux reposté le visuel de la police nationale en le parodiant, tandis que d'autres ont souligné la campagne très différente publiée il y a quelques semaines par une autre institution : la gendarmerie nationale.
J'ai corrigé votre merde là @PoliceNationale(Nouvelle fenêtre) ! pic.twitter.com/WvKMjHDTlP(Nouvelle fenêtre)
— Ana (@AnaVDLB) March 6, 2021(Nouvelle fenêtre)
Pour sensibiliser (intelligemment) sans mettre la victime potentielle en situation de "c'est ta faute", une autre institution de sécurité publique a fait cela : https://t.co/VB0ft5zUOK(Nouvelle fenêtre)
— Pierre Lefébure (@pierrelefebure) March 6, 2021(Nouvelle fenêtre)
La police nationale a reconnu "une maladresse". "Nous ne portons jamais l'idée que les victimes pourraient être responsables de la situation qu'elles subissent", s'est-elle défendue.
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