: Vidéo Liberté d’expression : comment débattre sans se battre ?

Qu’est-ce que la liberté d’expression ? Quelles sont ses limites ? Comment débattre sereinement ? Dans le cadre de l’opération "Ma République", proposée par la plateforme TikTok à l’occasion de l’élection présidentielle, près de 10 000 internautes étaient présents jeudi 10 février lors d'un live. Ils ont pu interroger deux experts sur le sujet : Anna Gvelesiani, spécialiste de la liberté de la presse et d'expression, et Lucien Castex, chercheur à la Sorbonne, membre de la CNCDH, la Commission nationale des droits de l’Homme.

"On ne s’écoute plus"

Interrogés sur le climat social, de nombreux internautes ont dénoncé une agressivité constante dans les débats autour du Covid. "Je trouve que les gens n’ont plus d’empathie et ne s’écoutent plus" témoigne l’internaute Amymarie. Pour cette autre spectatrice, Nella, "On campe tous sur nos positions, sans chercher à en savoir plus." Sur la question du pass vaccinal, "au lieu de s’écouter, on devient sectaire. On se sent incompris et pas entendu” déplore quant à elle l’internaute Margot.

Sur ces réactions, "la liberté d’expression est une garantie essentielle dans notre démocratie" rappelle Lucien Castex, chercheur à la Sorbonne et membre de CNCDH. “Mais la polarisation du débat, où chacun est persuadé d’avoir raison, aboutit à une hystérisation de ces échanges."

"Il faut réfléchir à la place des réseaux sociaux"

Alors que les opinions sont de plus en plus exposées sur les réseaux sociaux et dans un climat jugé "tendu", l’internaute Assa craint de s’exprimer : "J’ai peur des représailles, tout est si agressif !". Cet autre spectateur, Jolynic, observe que "la liberté d’expression est multipliée avec les réseaux sociaux" mais déplore "que les discours fascistes se soient également largement diffusés."

Pour Anna Gvelesiani, spécialiste de la question, la liberté d’expression s’exprime en effet différemment, en grande partie sur les réseaux sociaux, "où les limites de la liberté d’expression ne sont pas clairement établies”. "ll faut réfléchir à leur place dans l’écosystème des médias" précise-t-elle.