Les Etats-Unis, les Pays-Bas, le Canada et le Royaume-Uni accusent la Russie d'avoir mené plusieurs cyberattaques à leur encontre
Les Etats-Unis ont ensuite annoncé mettre à la disposition de l'Otan leurs capacités en matière de cyberdéfense pour l'aider à mieux parer aux attaques informatiques.
Une ambiance digne de la Guerre froide. Le Royaume-Uni, le Canada, les Pays-Bas et les Etats-Unis ont accusé la Russie d'avoir mené des cyberattaques contre plusieurs de leurs institutions depuis 2014, jeudi 4 octobre. La Russie doit "cesser son comportement irresponsable", a par ailleurs affirmé le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, alors que la Russie dément toute implication. Voici les accusations formulées à son encontre.
Aux Pays-Bas : contre l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques
Les Pays-Bas ont annoncé avoir expulsé quatre agents russes pour avoir tenté en avril de pirater le siège de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) à La Haye. L'OIAC enquêtait alors sur la nature de la substance utilisée le mois précédent pour empoisonner l'ex-agent double russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia à Salisbury, en Angleterre. Les agents russes ont positionné un véhicule truffé d'équipements électroniques sur le parking d'un hôtel proche du siège de l'OIAC dans le but de pirater son système informatique, assure La Haye.
"Cet acte agressif témoigne d'un mépris pour l'objectif solennel de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques", visée par une tentative de piratage, ont écrit le président du Conseil européen, Donald Tusk, le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, et la cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, dans un communiqué commun.
Moscou a jugé "absurdes" ces accusations, rapporte l'agence de presse RIA. "Il n'y a eu aucune attaque", a dit une source au ministère russe des Affaires étrangères. "Nous faisons partie des structures (de l'OIAC), nous avons accès à tout, pourquoi donc voudrions-nous les pirater ? C'est encore une absurdité."
Aux Etats-Unis : des attaques contre des instances sportives, une agence internationale et une société aux Etats-Unis
La justice américaine a annoncé jeudi l'inculpation de sept agents du renseignement militaire russe (GRU) pour une campagne de cyberattaques contre des instances sportives, une agence internationale et une société américaine spécialisée dans l'énergie nucléaire, entre 2014 et 2018.
Parmi eux, quatre agents sont également liés au piratage du siège de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) à La Haye, a indiqué un responsable du ministère de la Justice.
Au Canada : contre deux agences antidopage
L'agence mondiale antidopage (AMA), basée à Montréal, et le Centre canadien pour l'éthique dans le sport (chargé de la lutte antidopage au Canada), ont été visés en 2016. Le gouvernement du Canada estime que le GRU est "fort probablement responsable de ces actions", a déclaré jeudi le ministère canadien des Affaires étrangères.
En 2016, l'AMA "a révélé que le groupe de pirates informatiques 'Fancy Bear /APT28' avait divulgué des renseignements confidentiels sur des athlètes sur son site web, a détaillé le gouvernement. Le groupe avait obtenu illégalement ces renseignements en piratant le système d'administration et de gestion de l'AMA". De son côté, le Centre canadien pour l'éthique dans le sport "a été compromis par un logiciel malveillant qui a permis d'accéder sans autorisation au réseau du Centre", poursuit le ministère.
L'AMA a décidé le mois dernier de réintégrer l'agence russe antidopage, suspendue depuis novembre 2015 pour son implication dans le système de dopage d'Etat dans le sport russe entre 2011 et 2015.
Une vague de cyberattaques au Royaume-Uni
Londres accuse de son côté les services de renseignement militaires russes d'avoir mené une série de cyberattaques touchant un large éventail d'événements et de secteurs, d'instances sportives à l'élection présidentielle américaine de 2016, écrit le gouvernement britannique dans un rapport basé sur les travaux de son Centre national de sécurité informatique (NCSC) et rendu public jeudi.
Le ministère russe des Affaires étrangères a rejeté les accusations britanniques, et dénoncé une "campagne de désinformation" visant à nuire à la Russie, rapporte l'agence Tass.
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