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Vidéo Pascal Gauthier, PDG de Ledger : "Il ne faut pas investir toutes ses économies dans le bitcoin, ce serait assez dangereux"

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Article rédigé par franceinfo - Justine Claux
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Invité de Jean-Paul Chapel dans ":L'éco", Pascal Gauthier est le PDG de Ledger, une société spécialisée dans la sécurisation et la gestion des portefeuilles de cryptomonnaies. Il s'exprime sur le bitcoin et les enjeux de sécurité liés aux monnaies virtuelles. 

Pascal Gauthier est le PDG de Ledger, une entreprise spécialisée dans la sécurisation et la gestion des portefeuilles de cryptomonnaies, dont la plus célèbre est le bitcoin. Ledger fait partie du Next40, un indice constitué des 40 entreprises les plus prometteuses du secteur technologique français.

À ce sujet, Pascal Gauthier explique que : "L'important, c'est de créer de grandes entreprises françaises et européennes à l'échelle de 2025, puisque le président, qui nous accueillli à l'Elysée le 17 au soir, a annoncé que l'objectif était d'avoir quelques dizaines de licornes à cette échéance."

Les licornes sont des start-up dont la valorisation est supérieure à 1 milliard de dollars. En France, on en compte très peu dans le secteur technologique, contrairement aux Etats-Unis. 

Tout en sortant une sorte de clé USB de sa poche, le PDG de Ledger raconte : "Nous fabriquons des petits coffres numériques, qui vous permettent de protéger vos bictoins et vos cryptomonnaies."

Les cryptomonnaies sont des monnaies numériques pouvant servir à acheter des biens et services sur Internet. 

"Pour avoir un bitcoin, il faut avoir un code secret, et ce code secret ne doit être donné à personne", développe Pascal Gauthier. Le risque étant d'être piraté et de se voir dérober son argent. "Sauf si vous avez mis votre code secret dans notre petit coffre-fort numérique, issu de la technologie de la carte à puce, pour protéger les secrets et qu'ils ne soient ni sur votre ordinateur, ni sur votre téléphone qui sont facilement piratables", poursuit-il.

"Notre coffre-fort est très dur à pirater parce qu'il a été fait sur cette technologie de carte à puce, qui est une invention française au départ, et qui permet de sécuriser les codes secrets", ajoute le CEO de Ledger. 

Le bitcoin a été créé en 2008 par un nom de code : Satoshi Nakamoto. "Peut-être qu'une et/ou plusieurs personnes sont à l'origine de la création de ce protocole", avance Pascal Gauthier. "Peu importe qui l'a créé, le protocole étant public, on sait ce qu'il y a écrit dedans, et c'est ça que l'on utilise et qui est répliqué sur des milliers ordinateurs pour faire le réseau bitcoin aujourd'hui. Le protocole est bon et n'a jamais été piraté", assure le dirigeant d'entreprise, qui possède lui-même des bitcoins. 

Mais le risque concernant cette cryptomonnaie n'est pas uniquement lié au piratage, il y a également le risque de volatilité. Le bitcoin a notamment atteint, fin 2017, 20.000 dollars. Un an plus tard, plus que 3.000 dollars, soit sept fois moins. "C'est un actif volatil pour l'instant, ça, c'est sûr", reconnaît le patron de Ledger, spécialiste de la sécurisation et de la gestion des portefeuilles de cryptomonnaies. "Ensuite, c'est un marché qui est en création, donc il ne faut pas investir toutes ses économies dans le bitcoin, ce serait assez dangereux. Par contre, on est au début de la création de cet écosystème, donc la volatilité est parfaitement normale."

Concernant Libra, le projet de cryptomonnaie initié par Facebook, Pascal Gauthier explique que c'est une : "cryptomonnaie qui imite des cryptomonnaies publiques type bitcoin".

"Jusqu'à présent, ce sont les Etats qui avaient la souveraineté pour battre monnaie", rappelle Jean-Paul Chapel. "Ca, c'est fini ?", interroge-t-il. 

"C'est encore le cas", répond Pascal Gauthier. "Par contre, aujourd'hui, ils ont sans doute un concurrent qui est effectivement Libra".

"Pourquoi Facebook fait-il ça à votre avis ?", demande Jean-Paul Chapel.

"La raison énoncée, que j'ai pu lire, est de faciliter les transactions sur le réseau Facebook. La vraie raison, je l'ignore...", conclut le patron de Ledger.  

L'interview s'est achevée sur "Song 2" de Blur. 

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