En 10 ans, l'Autorité de la concurrence estime avoir fait gagner 14 milliards d'euros à l'économie française
L'Autorité de la concurrence publie, mardi, son rapport annuel qui marque les dix ans de l'institution.
Opérateurs de téléphonie, notaires ou encore huissiers... Depuis 10 ans, l'Autorité de la concurrence épingle les ententes entre professionnels d'un même secteur. Dans son rapport publié mardi 9 juillet, l'institution créé en 2009 estime que son action "a permis un gain total de presque 14 milliards d’euros pour l’économie" française.
La culture de concurrence a progressé en France ces dernières années.
Isabelle de Silva
présidente de l'Autorité de la concurrence
Dans le détail, l'Autorité estime que ces 14 milliards d'euros se découpent en "9,5 milliards d’euros de surcoût évité", notamment en évitant la constitution d'ententes entre professionnels d'un même secteur. Dans son rapport, l'institution estime à "25% le pourcentage de hausses de prix que peuvent subir les consommateurs dans un secteur dans lequel sévit un cartel". Ces dix dernières années, 450 entreprises ont ainsi été sanctionnées.
4,5 milliards d'euros d'amende
Dans son rapport, l'Autorité de la concurrence annonce avoir prononcé pour 237,5 milliards d'euros d'amende lors de l'année 2018. Depuis sa création, le montant grimpe à "4,5 milliards d’euros d’amende". Parmi ses principaux faits d'armes, se trouve l'amende record de près d'un milliard d'euros dans le secteur des produits d'entretien et d'hygiène, en décembre 2014. Il y a également la sanction prononcée en décembre 2015 de 672 millions d'euros dans le secteur du transport de colis, ou encore celle de 384 millions d'euros infligée au secteur bancaire français pour des commissions interbancaires injustifiées, en 2010.
Pour éviter la formation de cartels, l'Autorité de la concurrence a aussi mis son veto, ou a minima posé ses conditions, à certaines opérations de rachat ou de concentration. Elle a par exemple imposé en 2016 à la Fnac - qui voulait racheter Darty - de céder six magasins "afin que les consommateurs puissent accéder à une offre diversifiée en région parisienne et à des prix et services compétitifs", écrivait-elle. De même, en 2014, le rachat de l'enseigne de parfums et cosmétique Nocibé par Douglas a été autorisé à condition que l'Allemand se sépare de 38 points de vente.
En tout, l'Autorité de la concurrence estime avoir pris 230 décisions en moyenne chaque année. "C’est une activité au rythme extrêmement soutenu, estime sa présidente Isabelle de Silva, et un outil essentiel pour agir sur la structure des marchés en amont, pour prévenir la constitution de positions trop fortes et maintenir la dynamique concurrentielle".
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