Istanbul : plus de 20 blessés après une manifestation contre un projet d'urbanisme
Initiée par les écologistes et les urbanistes, la manifestation s'est petit à petit transformée en rassemblement contre le gouvernement
Grande tension à Istanbul. Au moins une vingtaine de personnes ont été blessées, vendredi 31 mai, lors de l'intervention musclée de la police antiémeutes contre des centaines de manifestants. Ceux-ci campaient depuis quatre jours dans le centre de la capitale économique de la Turquie pour protester contre un projet d'urbanisation controversé.
Une réhabilitation qui ne passe pas
Situé à deux pas de la place Taksim, où se déroulent traditionnellement les manifestations, le parc Gezi, construit en 1940, est grignoté par les hôtels de luxe érigés aux environs. Selon le projet de la municipalité, tenue par le parti islamo-conservateur au pouvoir, un centre culturel et un centre commercial, ainsi que des baraques militaires de l'époque ottomane reconstituées devraient y être construites.
Depuis lundi, lorsque des bulldozers ont fait irruption, des habitants de la ville, habitués du parc ou des militants écologistes, ont commencé à monter la garde, soutenus par des députés de l'opposition parlementaire. Dès lors, des escarmouches quotidiennes ont opposé les forces de l'ordre aux habitants, qui affirment que les travaux sont "illégaux".
Initiée par les écologistes et les urbanistes, la manifestation s'est petit à petit transformée en rassemblement contre le gouvernement et ses projets de construction à Istanbul. La municipalité a assuré que les arbres déracinés seraient replantés ailleurs, ses arguments n'ont pas convaincu les habitants.
"Personnes âgées, touristes, plus personne ne compte"
Mais vendredi, les violences sont allées plus loin. Une colonne de policiers a fait abondamment usage de gaz lacrymogène et de canons à eau pour déloger dès l'aube les manifestants du parc Gezi. De nombreuses personnes ont été blessés, et deux ont été hospitalisés pour des blessures à la tête.
De nombreux autres manifestants souffraient de fractures, dont deux au bras, causées par l'effondrement d'un échafaudage lors de l'intervention de la police, qui était déjà intervenue plus tôt dans la matinée. "Ils pulvérisent du gaz sur tout le monde, comme si c'était du pesticide. Enfants, bébés, personnes âgées, touristes, plus personne ne compte", écrit ainsi sur Twitter l'une des manifestantes.
Ağızlarından köpük saça saça saldırıyorlar. Böyle bir nefret olamaz. Cocuk, bebek, yaşlı, turist, hiçbiri fark etmiyor
— Elif Dogan (@BlogcuAnne) May 31, 2013
Lancez la conversation
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour commenter.