Paralympiques 2024 : vingt ans après leur dernière participation, les Bleus du basket fauteuil manquent leur retour mais en prennent plein les yeux

L’équipe de France de basket fauteuil a été battue 83-68 par le Canada pour son entrée en lice à Bercy, vingt ans après sa dernière participation aux Jeux paralympiques, à Athènes en 2004.
Article rédigé par Hortense Leblanc - envoyée spéciale à l'Arena Bercy
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
L'équipe de France de basket fauteuil a perdu contre le Canada pour son entrée en lice dans le tournoi paralympique à Paris, le 30 août 2024. (MAXPPP)

Le sixième homme a répondu présent, mais cela n'a pas suffi. Devant une salle de Bercy presque comble (environ 14 000 spectateurs), l'équipe de France de basket fauteuil a peut-être été emportée par l'émotion de faire son retour aux Jeux paralympiques devant une telle affluence, vendredi 30 août contre le Canada (défaite 83-68). Malgré le score, les Bleus ont savouré ce premier match en vingt ans sur la scène paralympique.

"On a vraiment cravaché ces dernières années, et on s'est demandé si l’équipe de France avait un avenir", se souvient Audrey Cayol, capitaine des Bleus et seul joueur déjà présent en 2004 à Athènes. Depuis ces Jeux, les Tricolores ont bien décroché un titre de vice-champions du monde en 2010 mais ont échoué ensuite à se qualifier pour Londres 2012. "Derrière, ça a été la descente aux enfers, c'était en dents de scie", explique le capitaine.

"On avait une énorme équipe dans les années 1980 jusqu'en 2000", rappelle Sébastien Evanno, ancien Bleu et consultant franceinfo: sport. L'équipe de France compte en effet un titre paralympique en 1984 et trois médailles de bronze en 1976, 1988 et 1992, mais ensuite "le niveau a stagné alors que les équipes concurrentes ont pris de l'ampleur et se sont professionnalisées. Les places aux Jeux sont très chères, donc il a fallu une reconstruction avec de nombreux staffs différents pour réussir à se qualifier pour Paris", poursuit Sébastien Evanno.

Et même quand ils pensaient la qualification acquise, les Bleus ont pris un coup sur la tête. La faute à une décision du Comité international paralympique de réduire de douze à huit le nombre d'équipes prenant part à la compétition à Paris. "On a appris même pas un an avant le début des Jeux que le pays hôte n'était plus qualifié automatiquement et qu'il fallait passer par un tournoi de qualification avec des grosses équipes, explique Audrey Cayol. Ça a été un choc, on a pensé que c'était une blague, on a demandé à la fédération de voir si on ne pouvait pas contourner cela, mais on a fait avec. On s'est qualifié et à nous de montrer que ce n'était pas un coup de chance, on est revanchard pour montrer que c'est notre place."

Une crispation trop importante pour leur entrée en lice

Contre le Canada à Bercy vendredi soir, les Bleus avaient même l'ascendant psychologique face à une équipe battue lors du tournoi de qualification. Mais face à une affluence jamais vue en basket fauteuil, 12 276 spectateurs selon les chiffres officiels, plus que contre le quart de finale des Jeux olympiques France-Canada, ils n'ont pas réussi leur entrée dans la compétition. Alors qu'ils menaient 41-39 à la mi-temps, ils se sont écroulés dans les deux derniers quart-temps avant de perdre de quinze points (83-68). "Au niveau des émotions, c'était assez énorme, mais je pense qu'on était crispés, tendus, et ça nous a fait défaut sur des shoots trop courts. Il faut qu'on se détende. On manque clairement d'expérience, on essaye de faire de la relaxation, de la visualisation", analyse Nicolas Jouanserre, 38 points à lui tout seul, et qui dit avoir parfois sursauté quand le public fêtait ses paniers.

Pour leur coach Franck Bornerand, "la déception est d'autant plus grande de perdre dans cette salle". Tous savourent tout de même une ambiance extraordinaire, notamment pendant la Marseillaise, et avec une tribune bleue d'où émanaient les grandes têtes en carton des joueurs, comme durant les Jeux olympiques. "Le public a répondu présent, c'était trop émouvant", raconte Sofyane Mehiaoui, qui a eu du mal à trouver ses proches dans les gradins. "Mais maintenant c'est bon, on a vu Bercy, on a vu l'ambiance, on en a pris plein la figure, et il faut lâcher les chevaux", avance Nicolas Jouanserre.

Les Bleus rejouent dès samedi contre l'Allemagne (21h30) et lundi contre la Grande-Bretagne (18h15). Ils sont assurés, comme toutes les équipes, de disputer les quarts de finale puisque la phase de poules sert uniquement de phase de classement pour déterminer les adversaires en phase finale, mais il leur faudrait remporter au moins une rencontre pour éviter théoriquement l'ogre américain.

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