Paralympiques 2024 : Nélia Barbosa, la confirmation du travail et du nouveau statut de l'ultime médaillée française de ces Jeux
Elle s'est payé un grand bol d'émotions argentées à quelques kilomètres de chez elle et devant un public acquis à sa cause. Pour la dernière journée d'épreuves du canoë des Jeux paralympiques de Paris, Nélia Barbosa a apporté à la délégation française sa 75e et dernière médaille, de l'argent sur le 200 m KL3 dans le bassin de Vaires-sur-Marne, dimanche 8 septembre.
Une belle médaille et pas de regrets, malgré un rêve affiché de "faire mieux" que la deuxième place conquise au Japon trois ans avant. "Je sais que j'ai fait une bonne course, j'ai donné tout ce que j'avais, je ne peux pas avoir de regrets", a-t-elle assuré avec un grand sourire en zone mixte peu après sa course. Au terme d'un concours presque parfait, avec une qualification directe en finale vendredi, elle a seulement cédé face à la Britannique Laura Sugar, championne paralympique en titre et sacrée lors des trois derniers Mondiaux. Grâce à un départ canon, elle a pourtant pris, un moment, les commandes de la course et mis la pression sur la grande favorite, avant d'accrocher finalement la deuxième place.
Un nouveau statut travaillé et assumé
Ce nouveau podium paralympique, son second après Tokyo, confirme sa progression et son nouveau statut de figure du kayak tricolore. Ces trois dernières années, la jeune athlète a beaucoup travaillé pour être au niveau des attentes et du rendez-vous à la maison. "C'est une très grande athlète qui avait déjà démontré sa capacité à être forte aux Jeux de Tokyo pour ses premiers Jeux, a rembobiné Ludovic Royé, directeur technique national de la Fédération française de canoë-kayak, au bord du bassin. Sa préparation n'a pas été un long fleuve tranquille, et là, la voir re-performer à ce niveau-là, en plus avec sa pêche et son sourire, c'est un grand plaisir."
Nélia Barbosa s'est notamment concentrée sur le plan psychologique et mental, en plus du travail sur le canoë : "J'appréhendais énormément cette compétition il y a encore quelques mois. Je ne savais pas si je serais prête psychologiquement. Finalement, j'ai beaucoup travaillé là-dessus. J'ai été très bien accompagnée." Face aux supporters tricolores, elle a réussi à supporter la pression et à transformer le bruit du public en motivation. "Arriver à rester les pieds sur terre, ou plutôt les fesses sur l'eau, face à la foule qui a fait un bruit exceptionnel, je ne pensais pas du tout réussir à rester concentrée, et finalement ça m'a galvanisée", se réjouissait-elle.
"Elle a beaucoup travaillé sur le ‘pourquoi’ elle fait ça. Je pense que le plaisir est vraiment son moteur principal, la gagne aussi. Elle a réussi à combiner les deux grâce à tout le travail qu’elle a fait, et c’est la recette gagnante."
Ludovic Royé, DTN de la Fédération française de canoë-kayakà franceinfo: sport
La licenciée à Champigny-sur-Marne a, par exemple, appris à mieux gérer les compétitions à rallonge et l'attente, après l'expérience des Mondiaux 2023 (finis à la deuxième place) où elle était "arrivée assez épuisée sur le dernier jour, physiquement et mentalement", une situation qu'elle ne voulait "absolument pas reproduire" aux Jeux, comme elle l'avait confié à franceinfo: sport en décembre.
Cet été, son attente du dernier jour de compétition, pour lequel sa finale était encore une fois programmée, a été mieux négociée. "J'ai suivi tout ça de loin, je suis restée concentrée sur mon objectif. Ça peut paraître égoïste parce que je n'étais pas dans les stades, sur le terrain directement, mais je n'étais jamais très loin, et je ne regrette pas du tout de m'être mise dans ma bulle", a-t-elle apprécié, même si elle reconnaît avoir parfois "trouvé le temps long".
Après ce dénouement heureux, elle va ramener au village olympique la dernière breloque tricolore, neuf jours après la première de son amie Marie Patouillet. Et ça, selon elle, "ça vaut tout l'or du monde".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.