Paralympiques 2024 : de l’argent de Londres à l’or de Paris, les Bleus du cécifoot effacent plusieurs années de désillusions

Après sa défaite en finale des Jeux paralympiques en 2012, l’équipe de France de cécifoot a connu des années compliquées avec une non-qualification en 2016 et une dernière place en 2021.
Article rédigé par Hortense Leblanc - envoyée spéciale au stade Tour Eiffel
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
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Les Bleus du cécifoot, champions paralympiques à Paris, le samedi 7 septembre 2024. (PABLO DONDERO/ZUMA PRESS WIRE/SH / SIPA)

Les supporters des Bleus ne s’y sont pas trompés en déployant une banderole "Rendez-vous avec l’Histoire" à destination de l’équipe de France de cécifoot. Sacrée championne paralympique, samedi 7 septembre, contre l’Argentine (1-1, 3-2 aux tab), son histoire avait été tourmentée depuis sa médaille d’argent à Londres, avec le départ puis le retour de l’entraîneur Toussaint Akpweh, une non-qualification pour les Jeux de Rio 2016 et une dernière place à Tokyo en 2021. Sa médaille d’or vient concrétiser son retour au sommet.

"S’il y a trois ans, on nous avait dit qu’on ramènerait l’or au pied de la Tour Eiffel, jamais personne n’y aurait cru", confiait le gardien Alessandro Bartolomucci après la finale samedi soir. Et pour cause, avec quatre défaites à Tokyo, les Bleus étaient loin de figurer parmi les favoris pour leurs Jeux à domicile trois ans plus tard. "Mais à Tokyo, certes on finit huitièmes, mais en partant de la 14 ou 15e place mondiale", rappelle Toussaint Akpweh, à l’optimisme contagieux pour ses joueurs.

En 2018, l’entraîneur, qui avait connu la deuxième place à Londres, avait été rappelé par la Fédération française handisport qui l’avait limogé six ans plus tôt en raison de désaccords. Entre deux, une période qui coïncide avec plusieurs années d’échecs pour l’équipe de France, dont plusieurs joueurs s’étaient mis en retrait en soutien du sélectionneur. Pas de JO 2016 au pays du football donc, et une avant-dernière place aux Mondiaux en 2018. "On est reparti d’un niveau très bas, en 2019 on est vice-champions d’Europe et en 2022 on est champions d’Europe. Donc on est à la tête de l’Europe et il fallait aller chercher la tête du monde", racontait-il samedi soir.

"Terminer le boulot"

"J’ai amené cette équipe à la médaille d’argent en 2012, et je l’ai reprise pour terminer le boulot et ramener l’or", poursuit Toussaint Akpweh. "Le coach, ça fait deux ans qu’il nous répète cette phrase. On a tous tiré dans le même sens et on s’est bien préparés", sourit Hakim Arezki, déjà médaillé à Londres. Mais de là à y croire complètement ? "Le coach nous a parlé de l’or, il en a rêvé, mais dans l’idée, nous les joueurs on était un peu loin de lui. Mais il nous a emmenés dans son rêve et on a commencé à y croire quand on a battu les Chinois vice-champions du monde", ajoute Frédéric Villeroux, buteur providentiel des Bleus.

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Finalement médaillés d’or, les Bleus espèrent désormais surfer sur leur vague positive. "Il faut professionnaliser le cécifoot en nous donnant les moyens, en nous permettant de nous entraîner comme les autres pays. On est complètement amateurs, tous les joueurs travaillent, moi j’ai dû arrêter mon activité professionnelle pour manager cette équipe. Il y a tout à faire", assure Toussaint Akpweh.

"Après 2012, on ne s’est pas servi de cette médaille, maintenant il faut s’en servir", affirme Frédéric Villeroux, qui ne devrait toutefois pas être du voyage à Los Angeles en 2028. "On va continuer de travailler. Enfin, je dis ‘on’, mais je parle des collègues, de l’équipe espoir pour amener du sang neuf pour les prochaines compétitions, place aux jeunes", a-t-il ajouté devant les journalistes après la finale. Pour les Bleus, le premier défi sera donc de remplacer leur élément clé, pour ne pas retomber dans l’ombre des pays sud-américains.

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