Reportage "C'est beaucoup d'écoute et de concentration" : comment l'équipe de France de goalball se prépare aux Jeux paralympiques de Paris 2024

Le goalball fait partie des disciplines méconnues des Jeux de Paris 2024. Ce sport de balle, réservé aux déficients visuels, est très physique et stratégique.
Article rédigé par Guillaume Battin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Des joueurs de goalball. Image d'illustration. (JENS BUTTNER / DPA-ZENTRALBILD)

Nous sommes à 100 jours de l’ouverture des Jeux paralympiques de Paris 2024. Parmi les 22 disciplines, certaines sont bien connues, comme le cécifoot ou la paranatation. Mais d’autres le sont beaucoup moins, comme le goalball, un sport créé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale pour les blessés de guerre. Un sport de balle réservé aux déficients visuels et dont l’objectif est de marquer le plus de buts à son adversaire.

La balle est de la même taille qu'au basket, mais elle est percée par endroits pour diminuer le rebond et elle est remplie de clochettes pour identifier sa trajectoire. Le goalball est très physique et stratégique, mais la concentration est un facteur central. Sans rien voir, il faut bien écouter pour tout deviner.

"Le fameux sixième sens qu'auraient les personnes déficientes visuelles, moi je n’y crois pas, balaie Ambroise Daudin, l'ailier droit de l'équipe de France. Je pense que c'est surtout notre attention qui se porte un peu plus sur l'ouïe et le toucher. C'est beaucoup d'écoute et beaucoup de concentration parce qu'il y a le bruit de la balle. Il y a les instructions du staff, l'arbitrage, mais aussi la communication avec ses coéquipiers. Tout ça, ce sont des choses qu'il faut apprendre à gérer en même temps et sous le coup d'un effort physique. Donc c'est effectivement assez exigeant de ce point de vue là."

Un préparateur mental accompagne l'équipe

"Allez, retour sur la deuxième mi-temps, qu'est ce qui a été différent par rapport à la première ? Est-ce que vous avez senti les mêmes sensations ? Est-ce que ça a confirmé certaines choses ?", demande Vivien Fournier, le sélectionneur de l'équipe de France. "On a essayé de mettre plus de rythme, répond l'un des joueurs. Je trouve qu'on s'est un petit peu relâchés. Je ne sais pas si c'est le fait d'avoir été devant au score ou quoi, mais on s'est sans doute inconsciemment un petit peu relâchés défensivement."

Et pour garder cette attention soutenue pendant deux périodes de 12 minutes, les joueurs sont accompagnés par un préparateur mental. "Concrètement, c'est un travail qui s'est fait sur la gestion des émotions et sur le travail des différents types d'attention, explique Brice Hyeans. Attention interne, externe, qui peut être large, qui peut être centrée et sur ça, ils doivent prendre des décisions et 'switcher' entre leurs différents types d'attention très rapidement."

"Ils ont des exercices sur le terrain, des exercices à domicile qui peuvent être proches des séances, des thérapies cognitives, mais aussi de la méditation, de la pleine conscience."

Brice Hyeans, préparateur mental

à franceinfo

"C'est aussi un travail purement cognitif où on va entraîner le cerveau à inhiber certaines informations pour prendre des décisions pertinentes plus rapidement, ajoute-t-il. C'est poussé à l'extrême et c'est pour ça qu'ils se rencontrent toutes les semaines pour mettre en place tous leurs acquis et continuer de progresser." Et parmi ces sons à inhiber, il y aura le soutien du public de Paris 2024, une première pour cette toute jeune équipe de France de Goalball.

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