Paralympiques 2024 : le goalball et la boccia attirent des spectateurs curieux et enthousiastes

Les compétitions de boccia et de goalball, les deux seuls sports exclusivement paralympiques, ont débuté jeudi à Paris.
Article rédigé par Hortense Leblanc - envoyée spéciale à l'Arena Paris Sud
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4 min
Même battue 10-0 par le Canada, l'équipe de France féminine de goalball fait la fête avec le public à la fin de son premier match aux Jeux paralympiques de Paris, le 29 août 2024. (KELLERMAN YONATHAN / AFP)

Ils sont les deux seuls sports paralympiques sans équivalence olympique. Le goalball et la boccia ont vu leurs compétitions débuter jeudi 29 août, devant un public majoritairement composé de familles venues découvrir ces disciplines. Et si l’ambiance était assez feutrée avec des tribunes clairsemées à la boccia, les supporters des Bleus ont davantage répondu présents au goalball.

Comble durant les Jeux olympiques, l’Arena Paris Sud n'a plus l’air d’une fourmilière et le contraste est frappant en arrivant à la Porte de Versailles. Il faut dire que ses différentes salles sont moins remplies, puisqu’elles accueillent notamment des sports méconnus du grand public. Dans le hall numéro 1, le terrain de volley a été remplacé par huit terrains de boccia, puisque huit matchs se déroulent en même temps durant les phases qualificatives. Difficile de savoir où donner de la tête. Et puisque les règles ne sont pas expliquées au public, beaucoup de spectateurs sont heureux de participer à l’initiation proposée dans les coursives par la Fédération française handisport.

Un pass découverte qui comprend le goalball, la boccia et le paratennis de table

"Ça permet de se rendre compte de la difficulté, de la concentration de ces athlètes qui est impressionnante. On ne connaissait pas du tout et on a pris un pass découverte [45 euros] car notre fils fait du ping-pong et il était associé dans le pass à la boccia et au ball… goalball ?", commentent Géraldine et Christian, pas encore certains du nom de la discipline à laquelle ils vont assister plus tard dans la journée. Jean-Pierre et Jyoti ont eux aussi participé à l’initiation donnée par deux pratiquants de boccia, aidés par une bénévole. "C’est vraiment nouveau pour nous, on ne savait pas que ça existait et encore moins qu’il y avait des rampes pour les aider. On joue un peu à la pétanque mais on a découvert que les balles étaient plus molles et moins lourdes", expliquent-ils.

Une initiation à la boccia est proposée aux spectateurs de l'Arena Paris Sud. (Hortense Leblanc)

"C’est un sport très méconnu pour l’instant et je suis content d’être là pour le faire découvrir. Je leur indique les règles et je leur raconte notre parcours. On a espoir que ça change le regard sur le handicap", se satisfait Ivannh Mitory, double champion de France de la discipline. Dans la salle, même si les applaudissements se font timides pour le Français Jules Ménard, les supporters français sont présents. "Quand je suis tout seul à crier, ça gêne un peu ma fille, mais il faut des animateurs. J’ai lancé un 'allez les Bleus' et c’est parti", sourit Bruno, venu avec ses enfants Virginia et Valentin. "Pour connaître les règles et les catégories, il faut regarder sur l’application des Jeux, tout est très bien expliqué", conseillent-ils.

On a regardé les Jeux olympiques avec beaucoup d’engouement mais on n’avait pas réussi à avoir de places. Ça nous a poussé à en prendre pour les Paralympiques, ce serait dommage de ne pas soutenir ces sportifs de haut niveau.

Bruno, Virginia et Valentin, spectateurs de la boccia

à franceinfo: sport

Quelques mètres plus loin, dans le hall 1, les règles sont expliquées 30 minutes avant la rencontre de goalball, alors que la salle n’est pas pleine. Elle se garnira pour les matchs des équipes de France féminine et masculine, joués devant quelque 3 000 spectateurs. Parmi eux, Dimitri et Tiphanie, venus de Montpellier avec leurs trois jeunes enfants. "Cette année, on était à fond dans les JO parce que les enfants sont scolarisés dans une école labellisée Génération 2024, avec beaucoup de travaux sur ce thème. Et on s’est dit que c’était une bonne occasion de leur apprendre à avoir une vision plus bienveillante des personnes en situation de handicap. Leur montrer que quand on a des difficultés, il faut persévérer parce qu’on peut arriver au plus haut niveau. C’est bien pour les enfants aussi parce que c’est assez court, silencieux donc moins fatigant pour eux, puis il y a des beaux buts donc on plonge vite dedans", soulignent-ils.

Et si le public a bien respecté le silence demandé durant les points pour que les joueurs et joueuses puissent entendre les grelots dans le ballon, les encouragements se sont fait entendre sur les buts marqués par les Bleus, contre le Brésil (défaite 8-5). Les Bleues se sont elles inclinées 10-0 contre le Canada mais retiennent le soutien du public. "C’est inimaginable. On a dû jouer devant 100 personnes la seule fois où il y a eu un peu de monde par le passé. C’est super positif, on va parler de notre sport, sensibiliser, et montrer que peu importe le handicap, on peut être des athlètes avant tout", savoure Gwendoline Matos.

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