Paris 2024 : "C’est évident que ces Jeux paralympiques vont changer clairement le regard sur le handicap", se réjouit Tanguy de La Forest

Le porte-drapeau de l'Équipe de France paralympique lors de la cérémonie de cloture des Jeux, champion de tir à la carabine, estime que les Jeux auront un impact positif sur la vision du handicap en France.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Tanguy De La Forest, médaillé d'or en tir à la carabine et porte-drapeau de la délégation française lors de la cérémonie de cloture des Jeux paralympiques. (ALAIN JOCARD / AFP)

Double médaillé lors de ces Jeux de Paris, dont un titre sur l’épreuve à 10 en position couchée, Le Breton natif de Rennes a vécu des Jeux de rêve : "On a tellement de beaux souvenirs. Ces Jeux paralympiques étaient absolument dingues. Franchement, c’est que du bonheur", s’est-il exclamé. Des stades garnis, une ferveur du public continue et des performances sportives, les Jeux paralympiques 2024 ont été une réussite à tous les niveaux. Pour Tanguy de La Forest, il y aura un avant et un après, car "aujourd'hui, on voit des sportifs pour leurs performances et non pas par rapport à leur handicap".

franceinfo : Le Stade de France s’est transformé en discothèque géante dimanche soir pour la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques. Quelle image vous en reste-t-il ?

Tanguy de La Forest : C'était une fête incroyable. C'était époustouflant. On sentait tout le public qui était complètement en feu. C’était vraiment un moment exceptionnel. C’était un honneur pour nous d'être porte-drapeau avec Aurélie Aubert. On avait qu'une seule envie, c'était de pouvoir rentrer dans ce stade en folie. Ça va être dur les prochains jours parce qu'il y a toujours le côté très nostalgique. On quitte le village, mais on a tellement de beaux souvenirs. Ces Jeux paralympiques étaient absolument dingues. Franchement, que du bonheur.

Vous rendez les clés du village olympique ce matin ?

Oui, on va rendre les clés aujourd'hui, il y a toute la partie logistique. On a pas mal d'affaires également à ramener après ces quinze jours. Puis ensuite, chacun chez nous. Ça va être assez spécial.

Qu'est-ce que vous allez faire quand vous allez franchir une dernière fois les portes du village ?

Je vais prendre ma voiture, garder en souvenir tous les merveilleux moments que j'ai pu passer et puis reprendre contact avec la réalité. J’ai juste envie de profiter dans un premier temps déjà de ces médailles, de profiter de cet honneur qu'on m’a fait de pouvoir porter le drapeau à la cérémonie de clôture. J'ai toujours fonctionné en cloisonnant un peu mes différentes activités. J’ai une activité entrepreneuriale à côté de celle de sportif. Très rapidement, je vais me remettre dans mon travail. Ça va me faire du bien. Ça va me permettre, non pas d'oublier, mais tout simplement de me concentrer sur autre chose. Je ne suis pas du tout inquiet.

Il y a beaucoup de personnes en situation de handicap qui ne sont pas des athlètes qui vous ont regardé. Qu'est-ce que vous avez envie de leur dire ?

De toujours vouloir persévérer, de toujours chercher à recommencer, à essayer. Et c'est vrai qu'après ces cinq Jeux paralympiques sans médaille pour moi, aller chercher une médaille d'or et une médaille d'argent, c'était beau. Si ce message-là peut passer en disant qu'en persévérant, on peut arriver à certains objectifs. C’est déjà un très, très beau message.

La "révolution paralympique" est-elle irréversible ?

Quand on voit toute l'émotion des sportifs d'un côté, mais surtout du public avec ces Jeux paralympiques, évidemment que ça va changer les mentalités. C’est certain. C’est évident que ces Jeux paralympiques vont changer clairement le regard des personnes sur le handicap. C’est vraiment ce qu'on attend. Aujourd'hui, on voit des sportifs pour leurs performances et non pas par rapport à leur handicap.

Vous n’avez plus peur d’être anonyme ?

Ça aussi, ça va être un changement. Il y a quelques années, on ne nous citait même pas dans les médias lorsqu'on faisait des résultats. Aujourd'hui, c'est sûr que c'est une fenêtre qui s'ouvre complètement. C'est certain que ça va être un changement important pour nous en tant qu'athlète. La place des personnes en situation de handicap va changer en France.

Vous allez travailler à ce que les Français, notamment les enfants, puissent rejoindre un club même s'ils sont porteurs d'un handicap ?

Surtout, s'ils sont porteurs d’un handicap ! C'est extrêmement bénéfique. J'ai eu beaucoup de chance de pouvoir pratiquer un sport et de trouver cet équilibre qui fait que grâce au sport, je n'ai pas trop fait évoluer ma maladie. Pour moi, c'est bénéfique. Il y a un énorme travail qui a été fait, notamment par le Comité paralympique et sportif français, justement pour pouvoir accueillir un maximum de personnes en situation de handicap. Là encore, on va voir les effets, à mon avis assez rapidement.
 

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