Infographies Jeux paralympiques 2024 : avec "l'objectif top huit", la délégation française espère approcher ses performances du XXe siècle

Longtemps parmi les meilleures nations du sport paralympique, la France, au fil de sa mondialisation, a rétrogradé dans la hiérarchie. A domicile, l'objectif affiché est ambitieux mais pas irréaliste.
Article rédigé par Mateo Calabrese
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
Une partie de la délégation paralympique française à la cérémonie de clôture des Jeux olympiques de Paris, le 11 août 2024 au Stade de France. (AFP)

"L'ambition, c’est le top 8", martelait Marie-Amélie Le Fur, présidente du Comité paralympique et sportif français (CPSF), sur le plateau de franceinfo, lundi 12 août. A cette ambition au classement des médailles s'ajoute celle "d’aller chercher 20 médailles d'or", une performance qui ferait des Jeux de Paris les meilleurs du XXIe siècle pour la délégation française. La mobilisation de la recherche scientifique, les bons résultats aux championnats du monde et l'éclosion de certains talents sont autant de motifs d'espoir, mais la concurrence est aussi de mieux en mieux armée.

L'équipe de France compte en particulier sur l'augmentation considérable de son nombre d'athlètes (138 en 2021, 237 en 2024) pour multiplier les chances de podiums. "C'est la première fois dans l'histoire que nous aurons des athlètes français dans toutes les disciplines", se félicitait la présidente du CPSF en conférence de presse aux côtés de Tony Estanguet, le président du comité d'organisation.

L'appui de la recherche scientifique

Jusqu'au tournant du millénaire, la France était une place forte des Jeux paralympiques, systématiquement dans les huit meilleures nations entre 1968 et 2000. Mais la délégation tricolore n'est plus parvenue à intégrer le top 10 depuis les Jeux d'Athènes en 2004. La faute, notamment, à la mondialisation du mouvement paralympique, avec de plus en plus de nations présentes et performantes. En 1984, année du meilleur cru français, seuls 45 pays présentaient des athlètes, contre 162 à Tokyo en 2021, dont plus de la moitié ont décroché au moins une médaille.

Dans ce contexte, impossible d'envisager rafler les lauriers comme dans les années 1980 et 1990. Mais les investissement consentis pour réussir les Jeux à domicile pourraient permettre de capitaliser sur le sursaut entrevu au Japon il y a trois ans. "L'Etat a mis vraiment beaucoup de moyens auprès des fédérations et des athlètes pour, cette fois-ci, transformer l'essai", salue Marie-Amélie Le Fur.

Le projet Paraperf, dirigé par l'Institut national du sport, de l'expertise et de la performance (Insep) et réunissant une trentaine de chercheurs, a, par exemple, permis d'optimiser la préparation des sportifs. Les scientifiques ont tout passé en revue, du matériel à l'entraînement en passant par des changements de catégorie, voire de discipline, pour atteindre le plus haut niveau, à l'image d'Alexandra Nouchet, passée de la paranatation au para-athlétisme et désormais recordwoman du monde du lancer du poids dans sa catégorie.

Des sports confirmés, d'autres à relancer

Du côté des athlètes, les certitudes ne manquent pas. Le paracyclisme avait rapporté près de la moitié des médailles d'or françaises à Tokyo (cinq sur onze) et devrait à nouveau être une discipline en réussite, portée par Alexandre Léauté, sextuple champion du monde en titre, et Marie Patouillet, double médaillée olympique. Sans compter l'éclosion de nouveaux talents, comme Heïdi Gaugain (19 ans), double championne du monde de la poursuite individuelle qui disputera ses premiers Jeux. Même constat pour le tennis de table, où Thu Kamkasomphou (deux titres paralympiques) et Fabien Lamirault (quatre titres paralympiques) sont des valeurs sûres.

La clé sera aussi de retrouver la victoire dans les disciplines les plus pourvoyeuses de médailles historiquement : la paranatation, sport dans lequel les athlètes tricolores se sont imposés le plus souvent depuis 1960 (119 médailles d'or), n'a plus rapporté de titre depuis les Jeux de Londres en 2012. Alex Portal (22 ans), triple champion du monde en titre, a passé un cap depuis que ce métal lui a échappé à Tokyo (une médaille d'argent et une de bronze) et devrait relancer la discipline. 

Les ambitions affichées, au lendemain de Jeux olympiques où les Bleus ont battu leur record de médailles et de titres de l'après-guerre, sont atteignables. Mais le top 5 acquis aux JO est encore loin : Marie-Amélie Le Fur reconnaît "un retard à rattraper" sur beaucoup d'autres nations, et vise ces cinq premières places "pour les Jeux 2028".

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