Reportage Jeux paralympiques 2024 : Héloïse Courvoisier, para-triathlète, veut "montrer qu'on peut quand même faire des trucs cool"

Il y a quatre ans, Héloïse Courvoisier, parathlète malvoyante, se met au triathlon. Cette année, elle participe aux Jeux paralympiques. Rencontre pendant son entraînement à la piscine de Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine.
Article rédigé par Solenne Le Hen
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La para-athlète Héloïse Courvoisier, qui participera au triathlon féminin en catégorie "déficient visuel" aux Jeux paralympiques de Paris. (SOLENNE LE HEN / RADIOFRANCE)

Les Jeux paralympiques s'ouvrent mercredi 28 août, avec une cérémonie d'ouverture qui se déroulera en partie sur la place de la Concorde. Parmi les 230 para-athlètes français, qui vont disputer 22 épreuves, il y a Héloïse Courvoisier. Elle s'élancera dans l'épreuve du triathlon féminin catégorie "déficients visuels", lundi 2 septembre. 

Au bord du bassin, on repère tout de suite Héloïse Courvoisier, elle porte sur les ongles un vernis flashy bleu-blanc-rouge avec un dessin de la tour Eiffel. "Je les ai faits un peu longs pour avoir des doigts plus longs quand je nage, ça va aider", plaisante-t-elle, signe que cette blonde pétillante de 27 ans ne se prend pas au sérieux.

À la naissance, elle est victime d'un cancer de la rétine, un rétinobloastome. "Je n'en ai pas fini avec la maladie a priori. Il y a un risque de cancer secondaire qui peut arriver n'importe où, n'importe quand." Depuis sa naissance, elle est suivie par les médecins de l'Institut Curie à Paris. 

Héloïse Courvoisier est depuis malvoyante. "Je vois un dixième de l'œil droit, et j'ai juste la perception lumineuse à gauche. Dans une piscine, je vois la ligne d'eau au fond. Mais quand c'est en eau libre, je ne peux pas nager seule. Par exemple, en compétition, dans la plupart des cas, la bouée est à 300 mètres, mais ça n'existe pas pour moi, je ne vois pas du tout."

Apprendre à travailler avec une guide

Sportive, pratiquant déjà l'aviron, il y a quatre ans, elle se met au triathlon, titillée par la réussite de son compagnon, lui aussi malvoyant, Thibault Rigaudeau, qui termine 4e du triathlon des Jeux paralympiques de Tokyo. Il lui a fallu apprendre à travailler avec Anne, qui la guide tout au long de l'épreuve.

En natation par exemple, un lien élastique les relie au niveau de la cuisse. "Parfois, on se nage un peu dessus. C'est déjà arrivé qu'à la fin d'une course, Anne me dise 'qu'est-ce qu'il s'est passé, tu as un gros bleu sur la joue ?' Je peux l'expliquer facilement, elle m'a mis des gros coups pendant toute la natation. Mais ça fait partie du jeu", sourit-elle. 

En cyclisme, c'est un autre apprentissage, il faut monter sur le vélo, un tandem, le plus vite possible. "On a eu quelques loupés en compétition, parfois, je ne saute pas sur la selle. J'espère que ça n'arrivera pas le 2 septembre, mais ça fait partie du jeu."

Le 2 septembre, Héloïse Courvoisier plongera avec dix autres concurrentes dans la Seine pour la première des trois disciplines du triathlon. "Pouvoir montrer qu'on peut quand même faire des trucs cool, c'est un chouette message." Avec, espère-t-elle, un maximum de spectateurs pour suivre le triathlon féminin catégorie "déficient visuel". 

Héloïse Courvoisier, para-triathlète, veut "montrer qu'on peut quand même faire des trucs cool"

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