Vidéo "J'ai essayé d'avoir des images qu'on ne retrouverait pas ailleurs" : les souvenirs d'Odieux Boby, l'un des photographes officiels de Paris 2024
Il est à l’origine de quelques-uns des plus beaux clichés de Paris 2024. Le photographe Odieux Boby a couvert les Jeux olympiques et paralympiques pour le compte des organisateurs. Au lendemain de la cérémonie de clôture des "paras", "il y a un peu de tristesse", confie-t-il. "J'ai fait quatre épreuves par jour, entre judo, cyclisme, escrime, cécifoot". Le photographe revient sur les moments olympiques et paralympiques qu'il a immortalisés dans le cadre grandiose de la capitale.
À la recherche de la différence
Odieux Boby n'est pas photographe de sport, il officie pour plusieurs titres de presse, dont Libération, mais a été appelé pour couvrir les JO. "Je suis tellement inconnu dans le sport, que je fais la même chose qu'en dehors, explique-t-il. Je ne saurais pas faire autre chose ! Je suis comme ça, c'est-à-dire essayer d'avoir des images qu'on ne retrouverait pas ailleurs."
Il n'a fait aucune différence dans sa couverture des Jeux olympiques et paralympiques : "Que ce soit les Jeux olympiques ou les Jeux paralympiques, j'ai vraiment fait de la même façon ! Dans mes photos, j'aime bien essayer de montrer un peu la douceur, l'amour... Et il y a un truc qui est revenu souvent quand je postais les photos, c'était : 'Waouh, tu photographies trop bien l'humain !' Donc je pense que c'est un peu ce que j'ai essayé de faire, je photographie des humains."
"J'ai fait comme d'habitude. Dans mes reportages, j'aime bien chercher des petits détails ou essayer d'avoir un regard un peu décalé".
Odieux Boby, photographeà franceinfo
Il essaye "d’aller chercher l’émotion", en étant attentif au public, de se positionner ailleurs que le groupe de photographes, de capturer ses images à travers des prismes qu’il place devant son objectif. Les siens sont cassés, donc même ceux qui ont ces primes-là n’obtiendront pas la même photo. "J’ai plein de petites recettes que j’applique et qui font que la cuisine est un peu différence que celle du restaurant d’à-côté."
Sa photo préférée, la vasque allumée lors de l'ouverture des paralympiques
Sur les centaines de photos qu'il a prises pendant les compétitions, Odieux Boby en retient une en particulier. "Celle des cinq athlètes français qui ont allumé la vasque. J'étais en face, tout était aligné et il y avait plus de bruit. C'était vraiment incroyable. Rien que d'en parler, j'ai encore les frissons ! De tout les JO, c'est mon moment préféré."
Il retient aussi la photo d'Alex Portal, champion de paranatation, "la main sur le cœur, à travers un cœur, on voit la ferveur, décrit-il. Voilà, c'est ce que j'aime retranscrire et les photos que j'aime faire, quand il y a une émotion". "C'est encore une photo que je suis allé chercher, je me suis levé, je suis parti, j'ai bougé, confie Odieux Boby. Et après je me fais souvent taper dessus par les gens parce que je ne devrais pas être là. Mais maintenant que c'est passé, je peux le dire !"
Une ferveur olympique contagieuse
Odieux Boby était aux premières loges pour apprécier l'ambiance lors des compétitions. Il salue la ferveur pendant les JO. Ferveur un peu moindre sur les paralympiques, admet-il, "mais parce que les gens ont repris le travail" selon lui. Il lui reste tout de même en tête une épreuve de paranatation, où "si on m’avait dit qu’il y avait Léon Marchand, je n’y aurais vu que du feu, tellement la ferveur était intacte !" Il se découvre également une passion pour le goalball, "ma grande découverte. Je me suis régalé à photographier ça."
Ces paralympiques où le photographe a découvert plein de sport, "ça donne vraiment envie d'avoir plus d'accessibilité encore, même plus de lumière sur ces sports comme le goalball". Odieux Boby salue le message et espère qu'il sera transformé en actes.
"Paris n'est pas la pire des villes, mais ça serait bien que ce soit la meilleur en termes d'accessibilité et de visibilité."
Odieux Bobyà franceinfo
Odieux Boby aussi a bénéficié de cet engouement, son nombre d'abonnés sur Instagram a doublé, passant de 80 000 à 160 000 entre avant et après les JO.Il tient à saluer le travail de ses confrères photographes français, comme Jérôme Brouillet à l'origine de la photo du surfeur Gabriel Medina, qui semble voler au-dessus de l'eau. Et le photographe formule un vœu : "Pourquoi pas une équipe de photographes pour les Jeux olympiques de 2028 à Los Angeles ?"
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.