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Reportage "C'est nous les stars aujourd'hui" : à Paris, des milliers de personnes ont célébré le parasport pour la deuxième édition de la journée paralympique

À la veille de l'ouverture de la billetterie des Jeux paralympiques (28 août au 8 septembre 2024), la place de la République a été prise d'assaut par le public, dimanche, pour rencontrer de nombreux sportifs tricolores amenés à briller l'été prochain.
France Télévisions - Rédaction Sport
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La foule se presse sur la place de la République, à Paris, pour la deuxième édition de la journée paralympique, le 8 octobre 2023. (Clément Mariotti Pons)

"Ici c'est para !" Les nombreux écriteaux disposés tout autour de la Marianne du centre de la place de la République, à Paris, ne laissent pas de place au doute sur la teneur des festivités du jour. Dimanche 8 octobre, un an jour pour jour après sa première édition, place de la Bastille, la journée paralympique a fait son retour, avec son lot d'animations et de rencontres avec des athlètes tricolores.

Dès l'ouverture des grilles à 11 heures, sous un soleil de plomb, des centaines de personnes ont fait la queue pour pénétrer sur le site. "On a vu qu'il y avait des démonstrations de basket fauteuil, on s'est dit 'pourquoi pas venir essayer?'", explique Martine, accompagnée de son époux. Tous deux valides, ils font le même commentaire lorsqu'il s'agit d'évoquer ce que représentent pour eux les Jeux paralympiques : "Ce sont les vrais Jeux populaires, accessibles financièrement, et c'est l'occasion de découvrir des athlètes que l'on ne connaît pas forcément", soulignent-ils à la veille de l'ouverture de la billetterie (lundi à 10h). Pas moins de 50% des 2,8 millions de billets seront en vente à des prix inférieurs à 25 euros

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Des jeunes s'essaient au tennis fauteuil lors de la deuxième édition de la journée paralympique, le 8 octobre 2023. (Clément Mariotti Pons)

Le parasport à l'honneur pour casser les barrières du handicap

Sur le playground aménagé à proximité de la rue du Faubourg du Temple, Sofyane Mehiaoui donne de sa personne lors d'une démonstration, justement, de basket fauteuil. Le meneur de jeu de l'équipe de France a même l'opportunité, quelques minutes plus tard, d'échanger le ballon avec le président de la République en personne. "Forcément c'est flatteur, ça n'arrive pas tous les jours", commentera pudiquement le joueur de 40 ans. "Surtout, on se rend compte que quand on sensibilise, quand on met les personnes en situation, le regard sur le handicap change. Les gens comprennent qu'on est des athlètes de haut niveau, que le fauteuil est un outil pour la performance."

À travers les allées bondées de monde, il est parfois difficile de circuler entre les stands réservés aux différentes disciplines (tennis fauteuil, para escalade, para tennis de table, cécifoot, boccia, volley assis...). Frédéric Pasquier, lui, prend son temps et parvient à s'essayer au para canöe. Le président du club de handball fauteuil de Claye-Souilly (Seine-et-Marne) est également le gardien de l'équipe de France de la discipline, créée tout récemment. Il est venu faire une démonstration avec deux autres joueurs des Bleus.

"Le message que l'on veut faire passer aujourd'hui, c'est de dire aux gens : 'venez tester'. On n'est pas un sport paralympique mais on véhicule des belles valeurs. On est un des rares sports inclusif - c'est-à-dire avec des joueurs valides et en situation de handicap - et mixte, avec des hommes et des femmes. Notre pratique se développe en France et une journée comme celle-ci, c'est l'occasion d'amener le public à la curiosité."

La deuxième édition de la Journée Paralympique s’est emparée de la Place de la République ce dimanche. Au programme : 24 Para sports à tester, des rencontres, des dédicaces des champions, des animations et de la musique.
Journée Paralympique : le sens du partage La deuxième édition de la Journée Paralympique s’est emparée de la Place de la République ce dimanche. Au programme : 24 Para sports à tester, des rencontres, des dédicaces des champions, des animations et de la musique.

Préparer le rendez-vous "familial et sportif" des Jeux paralympiques

Présents durant une grande partie de la journée, le président du Comité d'organisation des Jeux de Paris 2024, Tony Estanguet, et la présidente du Comité paralympique et sportif français (CPSF), Marie-Amélie Le Fur, observent avec attention les nombreuses familles qui déambulent sur le site. "C'est un véritable enjeu d'ouvrir à tout le monde, précise cette dernière. Que des parents et des enfants viennent soutenir ces athlètes en situation de handicap, viennent créer du lien, tester des parasports, cela fait partie de notre ambition." "On veut faire connaître nos athlètes paralympiques et que ces Jeux l'an prochain marquent l'histoire de notre pays", complète l'ancien céiste. "L'objectif est que dans onze mois, des millions de personnes suivent des personnalités comme Alexis Hanquinquant (para triathlon) ou Sandrine Martinet (para judo)... Ils font partie d'une génération en or, il faut que l'on soit nombreux à les soutenir, et cela passe dès demain (lundi) avec la billetterie."

Arnaud Assoumani, Charles-Antoine Kouakou, Manon Genest (para athlétisme) et Ugo Didier (para natation) se sont vus remettre leur ticket qualificatif pour les Jeux paralympiques de Paris 2024 des mains du président de la République, dimanche 8 octobre 2023. (SARAH MEYSSONNIER / POOL)

La foule ne désemplit pas alors que sur la scène principale, au milieu de la place de la République, une légende du para tir à l'arc s'apprête à prendre la parole. "Regarde, c'est celui qui tire avec ses pieds !", commentent deux jeunes garçons en train de courir en sa direction. Après avoir réalisé une démonstration dans une école parisienne en milieu de semaine, l'Américain Matt Stutzman, vice-champion paralympique à Londres en 2012, est à l'honneur. "Ému et honoré" devant un public attentif, il salue le chemin parcouru par le parasport jusqu'à ce dimanche.

"C'est nous les stars aujourd'hui !", commentait un peu plus tôt, hilare, Charles-Antoine Kouakou. Le sprinteur français, titré à Tokyo (catégorie T20, déficience intellectuelle), a vécu lui aussi un grand moment d'émotion en se voyant remettre son certificat de qualification pour les Jeux paralympiques, tout comme 11 autres athlètes français. "Un souvenir de fou, comme cette journée !", ajoutait, la larme à l'œil, la sauteuse en hauteur Manon Genest (catégorie T37, difficultés de coordination sur un côté du corps). Maintenant, il ne reste plus qu'à espérer qu'il y en aura d'autres l'année prochaine, et que les spectateurs soient au rendez-vous."

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