Portrait Tir à l'arc aux Paralympiques 2024 : Matt Stutzman, "l'archer sans bras" qui vise l'or à Paris

L'Américain de 41 ans compte décrocher l'or aux Paralympiques de Paris, après une médaille d'argent à Londres en 2012. Ce fan absolu de Michael Jordan souhaite surtout montrer que sa vie peut servir d'exemple.
Article rédigé par franceinfo
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L'archer américain Matt Stutzman, né sans bras, en train de tirer lors des Jeux paralympiques de Tokyo 2020 au Japon. (BOB MARTIN/OIS / MAXPPP)

On l'appelle "Armless Archer", l'archer sans bras. Cet Américain va concourir à partir de jeudi 29 août sous les couleurs des États-Unis pour les épreuves de paratir à l'arc aux Paralympiques 2024. Son nom, Matt Stutzman, son âge, 41 ans. Privé de bras à la naissance, il tire à l'arc avec ses pieds, avec l'espoir d'une première médaille d'or aux Jeux.

Mais il veut aussi envoyer un message à tous ceux qui ne se sentent pas capables de surmonter leurs difficultés. "Il n'y a rien que je ne puisse pas faire" : cette petite phrase prononcée par Matt Stutzman en dit long sur sa personnalité. Douze ans après une médaille d'argent aux Jeux de Londres, et un championnat du monde remporté en 2022 à Dubai, "l'archer sans bras" vise l'or à Paris.

Mais il souhaite aussi que sa vie serve d'exemple. "Les Jeux paralympiques ont changé complètement ma vie, l'ont rendue à 100% meilleure, a expliqué Matt Stutzman, interrogé récemment à l'AFP. Cela m'a donné une occasion pour motiver et aider d'autres personnes en situation de handicap à faire du sport."

Le tir le plus lointain et précis du monde

Originaire du Kansas, poussé par ses parents adoptifs, il découvre le tir à l'arc en 2010, car il souhaite chasser pour "ramener à manger à la maison". Un an plus tard, il participe à sa première compétition internationale. En 2015, il bat même le record du tir le plus lointain et le plus précis du monde, en touchant la cible en son centre à 283 mètres, ce qui lui vaut d'être inscrit au Livre Guinness des records. Tout cela au prix d'un travail acharné, avec huit heures d'entraînement par jour, provoquant ces dernières années des douleurs à ses hanches.

L'athlète se dévoile par ailleurs dans la série Rising Phoenix, diffusée en 2020 sur Netflix, qui retrace l'histoire du sport paralympique. On y voit notamment l'Américain n'avoir aucun mal à conduire sa voiture de course. "Je peux conduire avec les pieds et battre 90% des gens qui m'entourent", raconte-t-il.

Ce fan de Michael Jordan carbure à la montée d'adrénaline pour réaliser de meilleures performances. Dans un récent portrait publié sur le site des Jeux, il raconte sa façon atypique de s'entraîner chez lui, après avoir sauté d'un avion en parachute ou conduit à plus de 300 km/h. Une manière de recréer des conditions stressantes comparables aux Jeux paralympiques.

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