Kadhafi tué de deux balles dans l'ambulance ?
Les circonstances de la mort du dictateur libyen donnent lieu à de nouvelles révélations.
Il aurait reçu plusieurs balles mortelles, mais l'origine des tirs varie selon les témoignages. Mouammar Kadhafi aurait été tué dans l'ambulance qui l'emmenait à l'hôpital, selon l'envoyé spécial de Paris Match, qui publie lundi 31 octobre une vidéo retraçant les circonstances de la mort du "Guide" libyen.
D'après Alfred de Montesquiou, le dictateur déchu était encore vivant lorsqu'il a été hissé dans l’ambulance. Et c’est dans ce véhicule qu’il a été tué de deux balles le 20 octobre.
Lundi 31 octobre, un autre témoin de la scène revient sur les dernières heures de Kadhafi. Mansour Daou, ex-chef des services de sécurité intérieure, emprisonné à Misrata (215 km à l'est de Tripoli), décrit un homme "déprimé, inquiet" qui préférait "mourir en Libye qu'être jugé" par la Cour pénale internationale (CPI).
"Kadhafi savait que c'était fini (...) depuis que ses troupes avaient été repoussées de Misrata", un des fiefs de l'insurrection, le 25 avril, et devenait depuis "de plus en plus nerveux", se rappelle-t-il encore. "Il était aussi sous pression parce que ses amis l'avaient abandonné, Berlusconi [le chef du gouvernement italien], Sarkozy [le président français], Erdogan [le Premier ministre turc], Tony Blair [l'ex-Premier ministre britannique]. Ça l'a miné, il les considérait comme des amis proches."
Situation désespérée
Au début, l'ex-dictateur vit dans un hôtel de Syrte. Mais les combattants du Conseil national de transition (CNT) atteignant les faubourgs de la ville mi-septembre, il change ensuite de logement quasi quotidiennement par sécurité. La nourriture se fait de plus en plus rare.
Le 19 octobre, la situation est désespérée : le dernier carré est encerclé dans le quartier numéro 2 de Syrte, pilonné par les bombes du CNT et de l'Otan. Décision est alors prise de partir vers le sud, vers le Wadi Djaref, près du village natal de Kadhafi. "Une erreur monumentale" pour Mansour Daou : "C'était une idée de Mouatassim [un fils de Kadhafi]. Il y avait environ 45 véhicules, 160 à 180 hommes, certains blessés. Le départ devait se faire vers 3h30 du matin [le 20 octobre], mais on a traîné trois ou quatre heures avant de partir (...), parce que les volontaires de Mouatassim étaient mal organisés", raconte-t-il.
Deux heures à reconstituer
Le convoi s'ébranle après l'aube et est rapidement repéré par l'Otan, qui déclenche une frappe aérienne. Les pro-CNT viennent finir le travail, tuant ou capturant les survivants.
Blessé, Kadhafi est retrouvé caché dans un tuyau d'écoulement des eaux passant sous la route où son convoi a été intercepté. Il est pris par les combattants de Misrata qui tiennent alors leur revanche : il est roué de coups, insulté, humilié. Deux heures plus tard, il est mort, une balle dans la tête, une autre dans la poitrine. Que s'est-il vraiment passé entre temps ? Une commission d'enquête est chargée de répondre à cette question en Libye.
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