En Syrie, les attaques de l'armée s'étendent à de nombreuses villes
Les assauts des forces du régime ont fait 12 morts mardi, après une offensive majeure sur plusieurs villes du centre, du sud et du nord-ouest du pays. Elles auraient également bombardé un pont emprunté par les réfugiés fuyant vers le Liban.
Douze morts. C'est le bilan après les assauts de l'armée syrienne mardi 6 mars dans plusieurs villes du pays. Après la prise le 1er mars de Baba Amr, quartier rebelle de la ville de Homs (centre), elles intensifient leur offensive sur d'autres bastions de l'Armée syrienne libre (ASL), dans le centre et le sud du pays. FTVi fait le point sur la situation.
• La province de Deraa dans le collimateur
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), l'armée syrienne a lancé un assaut majeur mardi 6 mars sur la ville de Hirak, dans la province de Deraa, berceau de la contestation dans le sud du pays. Une fillette y a été abattue par un tireur embusqué et un homme est mort dans un village voisin. En outre, cinq soldats ont péri à Hirak au cours de violents combats avec les membres de l'Armée syrienne libre (ASL) qui regroupe notamment des déserteurs.
L'ONG fait état "d'importantes forces militaires comprenant des chars et des véhicules de transport de troupes blindés". Par ailleurs, "des chars et des véhicules de transport de troupes assiègent la localité de Tibet al-Imam, dans la province de Hama", indique l'organisation.
• Toujours des violences dans le centre du pays et le nord-ouest
A Homs, épicentre de la révolte, dans le centre du pays, deux civils ont été abattus par des tireurs embusqués. Selon l'OSDH, "des chars et des véhicules de transport de troupes assiègent la localité de Tibet al-Imam dans la province de Hama".
William Daniels qui a été évacué de Syrie avec Edith Bouvier dans des conditions difficiles par des habitants de Homs raconte que la ville est "complètement ravagée".
Dans la province d'Idleb (nord-ouest), trois personnes ont été tuées.
• Rastane, le nouveau Homs ?
Cette ville, située à 20 km de Homs, a été déclarée ville "libre" depuis le 5 février. Depuis, elle est régulièrement bombardée. "Ce qui se passe à Rastane est identique à ce qui s'est passé à Baba Amr : blocus, tirs d'artillerie et au lance-roquettes, a affirmé Hadi Abdallah, militant à Homs de la Commission générale de la révolution syrienne. Les combattants de l'ASL sont encore à Rastane, ils ne céderont pas facilement car personne ne veut d'un deuxième Baba Amr."
Rastane est située sur l'autoroute reliant la capitale, Damas, au nord du pays. "Nous résisterons (...), prévient Anas Abou Ali, un responsable de l'ASL. C'est une question de vie ou de mort, nous allons résister de toutes nos forces. Le monde entier nous a lâchés, mais nous ne lâcherons pas la révolution."
• Un pont utilisé par les réfugiés bombardé
L'armée syrienne aurait également bombardé mardi un pont par lequel transitent la majorité des réfugiés syriens, notamment les blessés, qui fuient vers le Liban, selon l'OSDH. Ce pont est situé près de Qousseir, une autre ville de la province de Homs contrôlée en majorité par les rebelles.
La Croix-Rouge internationale n'a toujours pas accès au quartier de Baba Amr, à Homs. Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a appelé mardi le régime syrien à autoriser l'ouverture "immédiate" de couloirs humanitaires pour les populations civiles.
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