"L'oeil du 20h" : décryptage des chiffres de l'immigration
Question ce soir, depuis son retour au pouvoir, la gauche s'est-elle montrée laxiste dans la lutte contre de l'immigration clandestine, notamment dans la politique de reconduite à la frontière ? Il y a les chiffres et puis il y a ce qu'ils masquent.
Cet été, l'UMP a ressorti un vieux classique du clivage gauche-droite.
On n'a plus de politique de contrôle des flux migratoires, depuis que gouvernement est en place.
La gauche, laxiste en matière de lutte contre l'immigration ? Pas du tout, selon le ministre de l'intérieur.
Je n'ai pas de leçons à recevoir de personnes, qui n'ont réglé aucun problème.
Qui dit la vérité ? Pour le savoir, nous avons laissé les mots de côté, pour nous concentrer sur les chiffres. Les ministres de l'intérieur communiquent chaque année sur un chiffre en particulier, celui des reconduites à la frontière Claude Guéant en revendiquait.
.éloignements. Pour 2013, Manuel Valls n'affichait que. A première vue, la gauche ferait donc moins bien que la droite, mais quand on y regarde de plus près, la réalité est bien différente Nous avons repris les chiffres du ministère de l'intérieur depuis 2011 Première surprise : pour les éloignements contraints, autrement dit, les expulsions sous escorte policière, la gauche affiche un chiffre bien supérieur à celui de la droite. 13.824 éloignements sous Claude Guéant et 15.469 sous Manuel Valls. Là où la gauche fait beacoup moins bien que la droite, c'est sur une autre catégorie, celle des retours aidés. Dans ce cas, pas de décision de justice. Le clandestin touche une allocation pour rentrer dans son pays d'origine En 2011, cela concernait un peu plus de 13.000 personnes, et seulement 6.000 en 2013. Voilà comment la droite repasse devant la gauche. Pourquoi aussi peu de retours aidés sous Manuel Valls ? Parce qu'en 2012, cette allocation a été considérablement réduite, passant de 300 euros par adulte à seulement 50 euros. Une aide aussi généreuse avait un effet pervers, selon l'Intérieur. Dans certains cas, des clandestins originaires de pays européens, comme la Bulgarie ou la Roumanie, bénéficiaient de cette aide, sans que rien ne les empêche de revenir quelques jours plus tard. Ces 13.000 retours aidés ont donc sensiblement amélioré le bilan de la droite en 2011. Il reste encore une 3e catégorie qui fait monter les chiffres, à gauche, comme à droite, celle des départs spontanés. Qui se cache derrière cette catégorie ? Nous sommes allés poser la question à un avocat spécialisé dans la défense des étrangers.
C'est des gens qui partent d'eux-mêmes volontairement du territoire français. Il n'y a aucun travail de recherche de police. Le seul travail, fait par la police de l'air et des frontières, est de constater, au moment du passage de la frontière, que la personne repart volontairement chez elle, ou ailleurs.
Sur ces départs spontanés, droite ét gauche sont a égalité. Avec un peu plus de 5.000 personnes concernées. Le cabinet de Bernard Cazeneuve réfléchit a faire disparaître cette 3e catégorie des statistiques l'année prochaine.
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