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La douche froide du FMI sur l'économie française en 2013

Selon l'institution monétaire, la France ne remplira pas son objectif d'un déficit public ramené à 3% du PIB ni son ambition d'atteindre 0,8% de croissance. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Christine Lagarde, directrice du Fonds monétaire internationale, à Bogota en Colombie le 11 décembre 2012. (EITAN ABRAMOVICH / AFP)

C'est le cadeau de fin d'année du FMI à la France : un sombre rapport sur l'état de ses finances en 2013. L'institution monétaire internationale a martelé vendredi 22 décembre dans son rapport annuel que le pays n'atteindrait pas son objectif d'un déficit public à 3% du PIB en 2013 et a mis en garde contre des "risques de dégradation" liés à son problème de "compétitivité". Francetv info liste ces mauvaises nouvelles publiées à la veille de Noël.

Une austérité qui ne réduit pas suffisamment le déficit... 

Le FMI prévient : la France ne parviendra pas à ramener le déficit public à 3% du produit intérieur brut, conformément aux règles européennes, contre 4,5% prévus cette année. Mi-octobre, le président français l'avait encore répété : "Pour ce qui concerne la France, j'ai fixé l'objectif de réduction du déficit à 3% pour 2013". François Hollande justifiait ainsi un budget 2013 placé sous le signe de l'austérité et prévoyait 30 milliards d'euros d'économies.

En langage fort diplomatique, le FMI se dit plus "prudent" et estime que le déficit public (Etat, collectivités locales, Sécurité sociale) atteindra en réalité 3,5% du PIB, en ligne avec les projections de la Commission européenne. 

... et qui étouffe la croissance 

A l'heure où les effets de l'austérité sur la croissance sont décriés en Europe, l'institution de Washington note même que la France aurait dû s'engager dans une réduction de ses déficits "plus modérée" afin de ne pas étouffer l'activité.

Le tableau hexagonal n'incitait déjà pas à l'enthousiasme. Jeudi, l'Insee a assuré que la France entamerait l'année prochaine "sans élan" de croissance alors que le gouvernement s'accroche toujours à son ambitieux objectif d'une progression de 0,8% de son produit intérieur brut. Selon le FMI, le gouvernement fera beaucoup moins bien l'année prochaine (0,4%).

Un déficit de compétitivité toujours inquiétant

Le Fonds continue de s'inquiéter du déficit de compétitivité de la France, lié aux "obstacles" qui entravent le marché du travail. Il salue en cela la création d'un crédit d'impôt en faveur des entreprises, à condition qu'il s'accompagne "une modération salariale".

Le ministre français de l'Economie a réagi sans tarder en estimant que le diagnostic du FMI rejoignait "en grande partie celui du gouvernement"."Le FMI souligne en effet que la faiblesse de l'activité dans la zone euro et l'aggravation continue du déficit de compétitivité depuis dix ans sont les principaux obstacles à la croissance française", relève Pierre Moscovici dans un communiqué.

Une exposition aux tensions dans la zone euro

Malgré cette mise en garde générale, le FMI adresse tout de même quelques bons points à la France. Il note ainsi que les inquiétudes sur la stabilité financière du pays ont "considérablement diminué" grâce à l'effort d'assainissement du bilan des banques. Selon lui, la France a par ailleurs bien résisté au retrait de son "triple A" par l'agence Moody's fin novembre et continue d'emprunter sur les marchés à des taux confortables.

Reste que la France, rappelle-t-il, n'a pas totalement son destin entre ses mains. "Les risques de dégradation résident en grande partie dans la résurgence d'importantes tensions dans la zone euro", soulignent les experts de l'institution dans leur rapport.

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