La Ligue arabe adopte des sanctions contre la Syrie
Réunie samedi au Caire, la Ligue arabe a adopté dimanche une résolution prévoyant des sanctions à l'encontre de la Syrie, après le refus du président Bachar Al-Assad de mettre un terme à la répression dans le pays.
La série de sanctions contre la Syrie envisagée par la Ligue arabe samedi a été adoptée dimanche 27 novembre à l'approbation du Conseil ministériel qui réunit les ministres des Affaires étrangères des pays membres.
Pour être adoptées, les sanctions doivent être approuvées par au moins les deux tiers des 22 pays membres de la Ligue arabe.
Sanctions économiques
Face au refus du pouvoir syrien de cesser la répression de la contestation qui a encore fait 16 morts, des civils, dont des enfants, les ministres arabes de l'Economie et des Finances, réunis au Caire (Egypte), ont préparé un projet de résolution qui prévoit les mesures suivantes :
- "Le gel de toutes les transactions commerciales gouvernementales avec le gouvernement syrien, à l'exception de produits vitaux dont le peuple syrien pourrait se ressentir". Une mesure très rude alors que la moitié des exportations et près d'un quart des importations se font avec les pays arabes.
- "Le gel des comptes bancaires du gouvernement syrien" dans les pays arabes et des "transactions financières" avec la Syrie.
- La suspension des liaisons aériennes entre les pays arabes et la Syrie et le gel des projets financés par les pays arabes dans le pays.
- Une "interdiction de voyager dans les pays arabes pour des personnalités et responsables syriens" dont l'organisation dressera une liste ultérieurement.
Selon des sources à la Ligue arabe, les ministres des Finances ont également discuté des moyens d'acheminer de l'aide humanitaire à la Syrie pour minimiser l'impact des sanctions envisagées sur "les couches les plus vulnérables de la population".
Les ultimatums ignorés par Damas
En une semaine, la Ligue arabe a lancé deux ultimatums intimant au pouvoir syrien de cesser la répression des manifestations et la persécution des opposants ainsi que d'accepter l'envoi d'observateurs arabes, sous peine de sanctions.
Le régime de Bachar Al-Assad a ignoré ces ultimatums, mais juste avant l'annonce du Caire, le chef de la diplomatie, Walid Mouallem, a accusé la Ligue arabe de chercher à "internationaliser" la crise, en réaction à la décision de l'organisation de faire appel à l'ONU pour l'aider à trouver un règlement.
La violence se poursuit
La répression de la révolte populaire continue en Syrie. Samedi, 16 civils, dont deux enfants, ont été tués, essentiellement dans la province de Homs (centre), selon l'observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Huit soldats ont par ailleurs été tués dans la région d'Idleb (nord-ouest) dans une attaque armée revendiquée par l'Armée syrienne libre (ASL), qui regrouperait quelque 20 000 déserteurs et dont le chef, Riad Al-Assaad, est installé en Turquie.
Après une répression sanglante qui a causé depuis la mi-mars la mort de plus de 3 500 personnes, selon l'ONU, et entraîné des dizaines de milliers d'arrestations, la militarisation du conflit se traduit par la multiplication des opérations contre les forces régulières.
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