"La presse devrait rémunérer Google pour le service qu'il lui rend"
Le moteur de recherche doit-il payer pour ses liens vers les sites d'actu ? Francetv info a scruté les commentaires des internautes.
INTERNET - Les agrégateurs, dont Google, doivent-ils payer pour les liens qu'ils proposent vers les sites d'actu ? Certains titres de presse pensent que oui, et l'Etat français songerait sérieusement à mettre en place cette taxe Google. François Hollande a dit envisager une loi "si nécessaire" après avoir reçu Eric Schmidt, le PDG du géant de l'internet, lundi 29 octobre, .
Mais qu'en pensent les principaux utilisateurs de Google Actualités ? Francetv info a scruté les commentaires des internautes sous les articles évoquant la fameuse taxe.
Merci, Google. Merci
Pour certains lecteurs, il n'y a rien à reprocher au groupe californien. Bien au contraire.
"Google propose un service gratuit à n'importe quel site ou blog, qui est de le référencer afin qu'il soit le maximum possible visible sur la Toile. En échange, il se rémunère via la publicité, quel est le mal à ça ?", s'interroge Teaparty sur 20minutes.fr.
"Google fournit un service aux internautes en ne reprenant que les titres et deux lignes des articles. Google Actualités est en réalité une véritable aubaine pour les médias internet, puisqu'elle a donné à beaucoup d'internautes l'habitude de consommer de la presse en ligne", estime Emmanuel sur Le Plus, réagissant à l'article de Christophe Carron, rédacteur en chef adjoint du magazine Voici et farouche opposant à la taxe Google.
"La crise de la presse française n’est certainement pas due à cet efficace moteur de recherche. Son onglet 'Actualités' permet au contraire de mettre à l’honneur le pluralisme médiatique et aux curieux de découvrir de nouveaux titres de presse qui, sans cela, devraient se contenter d’une audience confidentielle", commente Decauze sur Europe1.fr.
La presse devrait mettre la main à la poche
D'autres vont plus loin. D'après eux, ce n'est pas le groupe de Mountain View qui devrait verser de l'argent aux groupes de presse, mais l'inverse.
"La presse devrait rémunérer Google pour le service qu'il lui rend. C'est une évidence et seuls les professionnels de la presse, soucieux de profits financiers même illégitimes, pensent le contraire", écrit un internaute sur le site de Libération.
"En toute logique, les éditeurs de presse qui vivent de la pub devraient payer Google pour son référencement. Google devrait pouvoir prendre un pourcentage sur les revenus publicitaires de la presse", estime jamie sur LeParisien.fr.
Et les taxi, les plombiers, les Pages Jaunes ?
"Quand je vais sur Google, c'est pour aller ensuite sur un site. J'ai du mal à comprendre au nom de quoi le site référencé voudrait s'approprier l'argent de la publicité qui va à Google. (…) La prochaine fois que je vois mon plombier, je lui dirai de me verser 20% du montant de la facture car c'est grâce à moi qu'il travaille", argumente un lecteur du Figaro.fr.
"En gros, cette taxe, c'est comme le chauffeur de taxi qui paye une taxe au restaurant (ou à l'hôpital) parce qu'il a eu une course", attaque fred sur LeMonde.fr, reprenant ainsi l'argumentaire de Google. "Exiger de Google une rémunération au motif que son moteur de recherche dirige des lecteurs vers les sites de presse n'a pas plus de sens que d'exiger d'un taxi qui conduit un client à un restaurant de rémunérer le restaurateur."
"Est-ce que les Pages Jaunes rémunèrent les entreprises qu'elles référencent assorties de pubs ? C'est plutôt le contraire, non ?", se demande un riverain de Rue89.
Plus discrets, les anti-Google
Ils sont plus rares à s'exprimer, mais certains commentateurs font part de leur hostilité à l'égard du groupe américain.
"Quand on fait une recherche sur un sujet, on constate que la plupart des sites dits de presse reprennent la même information, de la même manière, autant de fois qu'il y a de sites. Cela concerne aussi bien la presse traditionnelle reproduite sur la Toile que les 'pure players'. Cela n'a donc aucun intérêt. Google lui-même s'est transformé de moteur de recherche de contenus indexés en présentoir de contenus payants. Avec le plus grand fliquage possible de la navigation. J'ai donc cessé de l'utiliser", explique otok tone sur 20minutes.fr.
"Soit Google fait du journalisme, et il n'a pas besoin d'utiliser le contenu de tiers, soit il utilise de la propriété éditoriale et du droit d'auteur, et dans ce cas il faut payer. Mais dans leur monde, tout doit être gratuit et libre. Il est connu de tous que Google est une vaste opération de philanthropie", ironise LesCayes sur Rue89.
"Allez directement sur les sites des journaux et autres publications ! (…) Faites vous-mêmes quelque chose pour vous rendre moins dépendants !", lance un AW sur le site du Point.
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