Cet article date de plus de douze ans.

Le capitaine de la Lazio de Rome arrêté dans une affaire de matchs truqués

Dix-neuf personnes, parmi lesquelles des footballeurs, ont été arrêtées lundi dans l'affaire des matchs truqués en Italie, dite "Calcioscommesse".

Article rédigé par franceinfo avec AFP et Reuters
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Stefano Mauri, milieu de terrain et capitaine de la Lazio de Rome, célèbre le but qu'il a marqué contre l'équipe de Naples, le 7 avril 2012. (ALBERTO PIZZOLI / AFP)

Dix-neuf personnes, parmi lesquelles des joueurs de football et le capitaine de la Lazio de Rome, Stefano Mauri, ont été arrêtées lundi 28 mai par la police dans l'affaire des matchs truqués en Italie, dite "Calcioscommesse". Les arrestations effectuées par la police ont visé plusieurs villes et plusieurs clubs italiens. Un autre international, Domenico Criscito, a été entendu par la police au centre d'entraînement de l'équipe d'Italie. Selon La Repubblica (article en italien), près de 150 personnes pourraient être impliquées dans cette affaire. FTVi revient sur ce dossier qui fait trembler le calcio.

• Qui a été arrêté ?

Parmi les 19 personnes arrêtées, on compte plusieurs joueurs de première division (série A). Il y a également des sportifs de divisions inférieures, des dirigeants, et Antonio Conte, l'actuel entraîneur de la Juventus Turin, tout juste sacrée championne d'Italie, qui était entraîneur de Sienne (en série B) à l'époque des faits.

Cinq autres suspects ont été interpellés en Hongrie pour leur implication présumée dans un réseau international de paris sportifs illégaux, selon le procureur de Crémone, Roberto Di Martino, en charge de l'enquête sur le "Calcioscommesse" dite opération "Last bet" ("dernier pari" en anglais).

• Que leur est-il reproché ?

Tous sont soupçonnés d'"association de malfaiteurs à des fins de tricherie et de fraude sportive". L'affaire porte sur un certain nombre de matchs du championnat italien de la saison 2010-2011, dont 22 en série A. Certaines personnes sont accusées d'avoir été corrompues pour provoquer la défaite de leur équipe. Des parieurs auraient misé des sommes très importantes sur le résultat des matchs. Par exemple, le procureur de Crémone a évoqué le match Lecce-Lazio qui aurait généré près de 2 millions d'euros de gains, précisant que "600 000 euros ont été utilisés pour la corruption des licenciés", autrement dit des joueurs.

Vittorio Micolucci, un joueur repenti, a raconté son expérience au Monde au mois de janvier. "Dans la nuit du 31 mars 2011, j'ai rencontré Gervasoni (un autre joueur corrompu). On avait joué ensemble à Bari. Nous nous sommes vus dans une voiture. Au volant, il y avait un étranger qui traduisait les propos d'un autre type avec une balafre. Des types de 30, 35 ans. Pas des athlètes en tout cas. Ils m'ont dit qu'ils étaient disposés à payer pour truquer des parties. Ils m'ont montré des billets. Il y avait environ 200 000 euros."

Le magistrat a également évoqué d'autres matchs, parmi lesquels Bari-Sampdoria et Lazio-Genoa, ainsi que "sept à huit matchs de Sienne regardés à la loupe pour de possibles manipulations". Face à l'ampleur de l'affaire, le ministère italien de l'Intérieur a créé en juin 2011 une force spéciale chargée d'enquêter sur la corruption liée aux paris sportifs.

• Qui a déjà été inquiété ?

Cette affaire a fait tomber des têtes. Cristiano Doni, ancien capitaine de l'Atalante et international italien, a été suspendu trois ans et demi en août pour son implication. Giuseppe Signori, ancien attaquant international de la Lazio, a pour sa part été suspendu cinq ans. Au total, dans cette affaire, quinze joueurs ont été suspendus entre un et cinq ans.

• Quelles conséquences immédiates ?

Domenico Criscito, entendu lundi par la police, "peut participer tranquillement à l'Euro 2012" car il est un témoin assisté et non un prévenu, a assuré le magistrat. "Il n'y a aucune mesure pour empêcher Criscito de quitter le territoire", a-t-il ajouté, précisant qu'"il n'y a pas d'autres membres de la Nazionale concernés par l'affaire".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.