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Embarrassé par trois affaires, Barack Obama répond sur tous les fronts

Le président américain est empêtré dans une série de dossiers dont ses adversaires républicains se sont emparés.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Le président américain Barack Obama à New York (Etats-Unis), le 13 mai 2013. (SAUL LOEB / AFP)

Le second mandat du président américain Barack Obama ne commence pas sous les meilleurs auspices. Scandale de ciblage fiscal contre ses adversaires politiques, évocation d'un nouveau Watergate et polémique autour de l'attentat de Benghazi : Barack Obama a tenté, mercredi 15 mai, d'éteindre ces trois incendies médiatiques. Francetvinfo en fait le résumé.

1Le zèle du fisc américain

L'affaire Selon l'inspecteur général de l'administration fiscale, des agents des impôts auraient ciblé dès 2010 leurs contrôles sur 75 groupes associés au Tea Party, mouvement notoirement anti-impôts. Un ciblage illégal, qui a soulevé l'indignation des démocrates et des républicains. Si le porte-parole de Barack Obama a souligné mardi que le président n'avait rien à voir avec cette affaire, le mal est fait. 

La réponse de l'administration "Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour garantir que de tels faits ne se reproduisent pas", a déclaré Barack Obama. Dans l'espoir de rétablir la confiance du public dans l'IRS, il a annoncé le limogeage de son directeur par intérim, Steven Miller, et a promis d'œuvrer avec le Congrès à l'élaboration de nouvelles normes de régulation. 

Le département de la Justice a lancé une enquête criminelle sur l'IRS et, mercredi, une commission du Congrès a annoncé l'ouverture de ses propres investigations sur le sujet.

2Les relevés téléphoniques de l'agence Associated Press

L'affaire Lundi, Associated Press (AP) dénonce une "intrusion massive et sans précédent" du département de la Justice. Ce dernier se serait secrètement saisi de deux mois de relevés téléphoniques de l'agence de presse et de certains de ses journalistes. Selon AP, l'enquête qui a justifié cette mesure concerne un article publié en mai 2012 sur une "opération de la CIA au Yémen qui a empêché au printemps 2012 un complot d'Al-Qaïda visant à faire exploser une bombe dans un avion pour les Etats-Unis".

La réponse de l'administration Dans la foulée, Eric Holder, procureur général des Etats-Unis, équivalent du ministre de la Justice, justifie ces mesures. Selon lui, il s'agissait de fuites d'informations confidentielles qui représentaient "un problème très grave". Des fuites "parmi les plus, si ce n'est les plus graves" qu'il ait jamais vues "depuis 1976", année qui a marqué le début de sa carrière dans la justice américaine.

"La décision d'aller chercher les relevés de médias dans cette enquête a été prise par l'adjoint du ministre de la Justice, en accord avec le règlement et la politique du ministère", a justifié le département de la Justice dans un communiqué, sans parvenir à calmer la polémique.

Mercredi, Barack Obama est finalement intervenu, usant de l'outil législatif pour clore le débat. La Maison Blanche a annoncé un projet de loi sur la protection des sources des journalistes.

3L'attentat de Benghazi, en Libye

L'affaire L'administration Obama se trouvait déjà sur la défensive dans l'affaire de l'attentat de Benghazi, qui a coûté la vie à quatre Américains, dont l'ambassadeur, le 11 septembre 2012. Les élus républicains reprochent au gouvernement d'avoir voulu taire le caractère "terroriste" de cette attaque pour ne pas diminuer les chances de réélection de Barack Obama à la présidentielle de novembre. Des accusations rejetées par son équipe jusqu'à récemment. 

L'entourage du président américain a cependant dû reconnaître que les "éléments de langage" fournis par la CIA dans la foulée de l'attentat avaient bien été édulcorés pour éviter de prêter le flanc à la critique.

La réponse de l'administration Certains conservateurs, élus ou éditorialistes, ont évoqué ouvertement le fantôme du scandale du Watergate, qui avait coûté sa présidence à Richard Nixon en 1974. "Les gens qui effectuent ce genre de comparaisons devraient réétudier l'histoire", a riposté Jay Carney, porte-parole de la Maison Blanche. Pour désamorcer l'affaire, la Maison Blanche a publié, mercredi 15 mai, 100 pages d'e-mails illustrant les délibérations au sein du gouvernement américain après l'attaque.

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