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Le mal-logement s'aggrave en France, selon la Fondation Abbé-Pierre

Au total, 3,6 millions de personnes sont "non ou mal logées" et plus de 5 millions sont "fragilisées" par la crise du logement, selon l

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le 18e rapport annuel de la Fondation Abbé-Pierre est présenté vendredi 1er février. (THOMAS SAMSON / AFP)

Les années passent et la crise du logement ne se résorbe pas. Au contraire, elle s'accentue et s'élargit, dénonce la Fondation Abbé-Pierre dans son 18e rapport annuel. Ce rapport, dévoilé officiellement vendredi 1er février, a été présenté en avant-première à François Hollande, jeudi à l'Elysée.

Selon la fondation, 685 000 personnes sont dépourvues de logement personnel en France (dont 133 000 sans domicile fixe). Mais au total, 3,6 millions d'habitants sont "non ou mal logés" et plus de 5 millions sont "fragilisés" par la crise du logement. La crise économique de 2008-2009 continue de produire "des effets particulièrement inquiétants", en particulier pour les plus modestes, qui sont les premiers touchés par la montée du chômage et de la pauvreté.

Des SDF jusque dans les campagnes

Signe d'une dégradation de la situation pour les locataires, "les impayés progressent" et de "nouveaux records" ont été atteints pour les expulsions (113 000 en 2011). En 2011, plus de 6 millions de ménages ont bénéficié d'une aide au logement, soit le "niveau le plus élevé" depuis la création de ces aides.

Pour les sans domicile, la fondation observe que l'augmentation des appels au 115 "se manifeste dans des territoires jusqu'à présent épargnés, y compris dans les zones rurales".

Les logements inconfortables ou surpeuplés ne sont d'ailleurs pas l'apanage de Paris et des grandes villes chères. "De façon inattendue", c'est dans les grandes villes où les loyers et les prix sont bas que le mal-logement est le plus présent, concernant près de 4 ménages sur 10.

La Fondation attend davantage du gouvernement

Le rapport salue malgré tout une série de dispositions prises par le gouvernement pour améliorer la situation, comme l'encadrement des loyers à la relocation ou le passage de 20 à 25% de logements sociaux par commune dans la loi SRU. La politique de cession de terrains publics pour construire des habitations à loyer modérés est également encouragée.

Mais cela ne suffit pas, juge la Fondation. Pour atteindre l'objectif de produire 500 000 logements par an, comme préconisé dans le "Contral social" qu'avait signé le candidat Hollande, il faudra que l'Etat s'implique davantage financièrement. Le texte réclame en outre une vraie "cohérence" de la politique du logement. Sans cela, les plus modestes risquent de se retrouver à la rue, contraints alors de faire appel à l'hébergement d'urgence déjà totalement engorgé.

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