Les Etats-Unis sous une chaleur inédite depuis 117 ans
Le mois de juillet dernier a été le plus chaud jamais enregistré dans le pays.
ENVIRONNEMENT - Cent dix-sept ans que les Etats-Unis n'avaient pas vécu ça. Le pays a connu le mois de juillet le plus chaud jamais enregistré depuis le début des relevés météorologiques en 1895, a indiqué mercredi 8 août l'Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA, lien en anglais).
La température moyenne a été de 25,3°C le mois dernier, soit 1,8°C au-dessus de la moyenne du XXe siècle, a précisé la NOAA. Le précédent mois de juillet le plus chaud remonte à 1936, quand le thermomètre était monté en moyenne à 25,2°C.
La sécheresse a touché plus de la moitié du pays
A cette chaleur s'est ajouté le manque de pluie. En juillet, les précipitations ont totalisé 6,53 cm, soit 0,48 cm en-dessous de la moyenne. Des conditions de sécheresse quasiment record ont ainsi été observées dans le centre du pays –notamment le Nebraska, l'Iowa, le Missouri ou encore l'Illinois (nord) – s'étendant sur près de 63% des 48 Etats du continent.
La chaleur combinée à la sécheresse sur une vaste étendue du territoire américain a créé des conditions propices aux incendies. Plus de 800 000 hectares de forêts ont brûlé depuis le mois de juin, notamment dans le Colorado (ouest). Il s'agit là de la quatrième plus vaste superficie détruite par les flammes dans le pays depuis le début du XXIe siècle.
Le réchauffement climatique pointé du doigt
Les fortes chaleurs de juillet ont par ailleurs contribué à atteindre un record de températures pour les sept premiers mois de l'année aux Etats-Unis. "Le fait que nous ayons enregistré des records aussi importants de chaleur et qu'ils se soient maintenus aussi longtemps (...) indique que le réchauffement du climat joue un rôle", explique ainsi à l'AFP Kevin Trenberth, responsable du "Centre national pour les recherches atmosphériques" à Boulder (Colorado).
Un rapport publié le 10 juillet par la NOAA (lien en anglais) s'était en outre penché pour la première fois sur les liens entre le changement climatique et les phénomènes météorologiques extrêmes, tout en reconnaissant la difficulté à déterminer les causes de ces événements. James Hansen, éminent climatologue de la Nasa, a pour sa part expliqué dans une tribune sur le Washington Post (lien en anglais) que l'analyse des températures mondiales des soixante dernières années montrait "une hausse étonnante de la fréquence des étés extrêmement chauds". Pour lui, la canicule de 2003 en Europe, la vague de chaleur en Russie en 2010 et la sécheresse au Texas en 2011 peuvent être attribuées au changement climatique.
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