JO 2021 : ses débuts dans l'athlétisme, sa manière de gérer le stress, son engagement pour le sport... Ce qu'il faut savoir sur Kevin Mayer
Kevin Mayer endosse à Tokyo le costume de grand favori dans l'épreuve du décathlon, qui débute mercredi.
Kevin Mayer est l'une des plus grandes chances de médaille olympique française en athlétisme. Champion du monde du décathlon en 2017, recordman du monde depuis 2018 dans sa discipline (9126 points), vice-champion olympique aux Jeux de Rio en 2016, le décathlonien entre en lice à Tokyo, mercredi 4 août, à partir de 2 heures du matin pour l'épreuve du 100 mètres. Cette année, l'athlète de 29 ans espère bien repartir de la capitale nippone avec la médaille d'or autour du cou. Voici cinq choses à connaître sur l'une des stars des Jeux.
Il s'est mis à l'athlétisme un peu par hasard
Le sport, Kevin Mayer l'a toujours eu dans ses gènes. Fils d'une mère professeur d'EPS et d'un père éducateur sportif, l'athlète français prend très rapidement goût à l'activité physique. Celui qui se définit comme un hyperactif touche, durant son enfance, au tennis, à la natation, au rugby, au ski, au badminton, au handball, ou encore à la gymnastique. Ce n'est qu'à l'âge de 12 ans qu'il découvre l'athlétisme. Alors en classe de 5e, sa mère l'incite à participer aux championnats départementaux UNSS de cross. Et elle voit juste : ce jour-là, Kevin Mayer grimpe sur la première marche du podium.
Le coup de cœur avec la discipline est immédiat. Il apprécie la variété des entraînements qu'englobe l'athlétisme et fait finalement le choix de ne jamais se spécialiser. "Le décathlon, c'est dix fois plus de sensations à découvrir. Ça s'est donc fait naturellement. Je n'ai jamais choisi, j'ai juste éliminé inconsciemment les autres disciplines", a-t-il déclaré au quotidien Le Monde, en juillet dernier.
Il aurait adoré devenir ingénieur
Si le sport a très vite occupé une grande place dans sa vie, l'école est toujours restée la priorité de Kevin Mayer et de ses parents. Plus jeune, il éprouve un très grand intérêt à l'égard des matières scientifiques et s'oriente logiquement en filière S au lycée, avec un objectif : devenir ingénieur. Une fois son bac en poche, il intègre un DUT en génie biologique. Mais il est contraint d'abandonner en deuxième année. La raison ? Une première participation aux Jeux olympiques de Londres, où il termine à la 15e place.
Il se lance ensuite dans un DUT en mesures physiques, mais le scénario est similaire : il ne passe pas la deuxième année, la faute à un emploi du temps trop chargé. "Depuis que je me suis qualifié pour les Jeux, ma vie a un peu changé. Il faut faire des choix, on n'a plus la concentration nécessaire pour faire des études", avoue-t-il alors à l'AFP.
Il milite pour que le sport occupe plus de place dans la société française
"La distorsion entre les ambitions sportives françaises et la politique sportive des gouvernements est criante", alerte Kevin Mayer, dans une interview publiée par Le Point, le 30 juillet 2021. Pour l'athlète français, les mentalités ne vont pas dans le bon sens et le sport n'occupe pas une place suffisamment grande au sein de la société française. En 2018, il confiait déjà s'inquiéter pour son avenir, à la suite de l'annonce de la réduction du budget du ministère des Sports.
Je parle pas de la compétition des Trials, je parle des résultats et de la densité.
— Kevin MAYER (@mayer_deca) June 29, 2021
Prendre exemple est un meilleur terme que copier. L'éducation par le sport est une évidence pour eux dans des écoles qui mettent autant en avant un génie du mouvement physique qu'un génie des maths https://t.co/HAqKE8uQxC
Kevin Mayer soutient également un retour de l'esprit de compétition à l'école, dès le plus jeune âge. "Prenons l'exemple des Etats-Unis, chez eux, le sport est aussi important que n'importe quelle autre matière. Dès leur plus jeune âge, ils sont mis en confrontation, etc..., fait remarquer le décathlonien. Et les derniers trials américains leur donnent raison, la densité du niveau américain en athlétisme est incroyable."
Il se définit comme un stressé et un hypersensible
Kevin Mayer est un grand sportif, mais il est avant tout humain. Comme chacun, il est envahi dans son quotidien par un tas d'émotions. Pour lui, les jours qui précèdent une compétition sont très souvent compliqués à gérer sur le plan du stress. Une souffrance qu'il peine à contrôler. "Je suis une petite chialeuse les jours qui précèdent un décathlon et ça fait énormément de bien de pleurer seul (...) J'ai tout le temps envie d'arrêter l'athlé avant un décathlon", reconnaissait l'athlète juste après son titre de vice-champion olympique à Rio, en 2016.
À Tokyo, son statut de tête d'affiche de l'athlétisme français a de quoi lui donner des sueurs froides. Mais dans une interview accordée à l'AFP en juillet, l'athlète rassure et se dit prêt à assumer ce rôle : "Les dernières semaines ont été vraiment dures, le stress commençait à se faire ressentir. Mais la forme monte et je commence à apprécier mon stress. Je sais que je peux assumer, je sais que j'ai les jambes. Je fais ce qu'il faut à l'entraînement pour être prêt le jour J".
Il est très actif sur les réseaux sociaux
À 29 ans, Kevin Mayer maîtrise parfaitement Twitter et Instagram (453 000 abonnés au total). Après sa médaille d'argent en 2016, sa notoriété à explosé. Et il ne se contente pas simplement de poster des photos de lui-même en plein entraînement. Pendant les Jeux, il n'est pas rare de voir passer le nom de l'athlète dans son fil d'actualité lorsqu'un Français décroche une médaille. En-dehors de ça, le décathlonien poste régulièrement sur Instagram sous le hashtag "Decastory". Il s'attache à publier des contenus relatant des anecdotes de l'histoire de son sport, afin de mieux le faire connaître.
Voir cette publication sur Instagram
Kevin Mayer a aussi créé sa chaîne Youtube, sur laquelle il est possible de visionner des vidéos sur sa préparation, ses compétitions, l'athlétisme mais aussi ses passions.
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