Paris 2024 : "dégoûté" par son éviction des Jeux, le badiste Ronan Labar réclame une invitation à la Fédération internationale coupable d'une erreur

La paire française, Ronan Labar et Lucas Corvée, n'accepte pas d'être évincée des Jeux de Paris à la suite d'une erreur qui leur est étrangère. Ils refusent d'abandonner leur rêve olympique.
Article rédigé par Mickaël Caron
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
Ronan Labar et Lucas Corvée, le 13 juin 2023. (XU QIN / XINHUA)

Il était 19 heures, vendredi 19 avril, lorsque Ronan Labar a accepté de réagir à sa situation ubuesque. Quelques heures plus tôt, la Fédération internationale de badminton (BWF) avait publié un communiqué pour confirmer qu'une erreur de calcul commise en 2023 venait d'être corrigée.

Cette correction a provoqué la modification du classement mondial et la perte, pour son partenaire Lucas Corvée et lui, de leur billet pour les JO. Très affecté, le champion de badminton a décidé de se battre. Il veut "faire du bruit" pour récupérer le fruit de son travail.

Comment avez-vous réagi au communiqué de la Fédération internationale ? 

Ronan Labar : Nous sommes dégoûtés, retournés. La Fédération internationale ne nous a même pas transmis directement sa décision, dont nous avons pris connaissance indirectement. Personne n'a cherché à nous joindre. Leur démarche manque d'humanité. Ces excuses, au bas d'un communiqué, sont trop faciles alors que notre rêve olympique vient, peut-être, de s'évanouir par sa faute. On ne l'accepte pas et on n'accepte pas non plus ses conclusions.

Sur le fond, l'erreur de classement est-elle contestable ?

Il semble que l'erreur de calcul soit véridique. Le problème est que nous avons basé toute notre préparation, le choix de nos compétitions, sur ce classement erroné. Nous avons même annulé notre participation à certains tournois car nous pensions avoir une avance de points suffisante. Désormais, c'est trop tard, il n'y a plus un tournoi à jouer pour combler le retard après la correction de l'erreur de calcul.

Que pouvez-vous faire ?

Avec Lucas, on est tombé des nues mais nous sommes combatifs. Nous enchaînons les coups de fil, avons pris conseil auprès d'un avocat. Si la BWF pouvait essayer de sortir de cette situation en nous accordant une invitation en double, tout le monde serait gagnant. Nous savons que ce n'est jamais arrivé mais on est obligé d'y croire. Nous croisons les doigts.

La paire française des frères Popov bénéficie de votre terrible mésaventure. Avez-vous échangé ? 

Non, parce que la nouvelle est tombée pendant notre semaine de vacances alors qu'on s'entraîne ensemble tous les jours. Nous n'avons pas cherché à nous parler car il n'y pas grand-chose à dire. Tout le monde se retrouve dans une situation très embarrassante, à commencer par la Fédération française, qui nous soutient mais pour qui il serait plus facile d'agir si le préjudice ne profitait pas à une autre paire française.

Croyez-vous toujours à votre participation aux Jeux ?

Il le faut, mais c'est dur. Les termes du communiqué de la Fédération internationale sont violents sur le plan émotionnel et ne laissent aucune porte ouverte. Il y a cinq jours, ma fille me disait bravo pour ma participation aux Jeux. Comment vais-je lui annoncer que je n'y serai peut-être pas ? Je viens de croiser mes parents et nous ne savions pas quoi nous dire. Cela n'aurait jamais dû se produire.

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