Basket aux JO 2024 : pourquoi la magie de Team USA opère toujours autant
Dès qu'ils apparaissent, les regards se braquent, les flashs crépitent et l'air devient électrique. Quand les basketteurs de Team USA s'affichent en public, le tournoi olympique de basket passe dans une autre dimension, et ça fait trente-deux ans que ça dure. Depuis l'accès des basketteurs professionnels en lieu et place des universitaires aux JO de 1992, l'engouement autour de la délégation américaine, qui affronte en quarts de finale le Brésil mardi 6 août (à 21h30, sur France Télévisions et france.tv) n'a aucun équivalent.
A Barcelone, la Dream Team (l'équipe de rêve) de Michael Jordan et consorts avait ébahi le monde. Les Etats-Unis n'ont, depuis, laissé le titre qu'une seule fois, à l'Argentine en 2004. En 2008, la "Redeem Team" (l'équipe du rachat) avait vengé ses aînés avec déjà un certain... LeBron James.
James et Curry, légendes vivantes
Seize ans plus tard, le "King" est toujours là, et a pu mesurer sa popularité dès son arrivée dans le Nord, le 24 juillet. Devant leur hôtel lillois, des dizaines de fans attendent d'apercevoir quelques secondes les Américains sur le court trajet de quelques mètres depuis leur car.
"J'ai appris qu'ils logeaient là. C'est une occasion unique de les voir. LeBron en France, je ne pouvais pas manquer ça !", souriait Enzo mercredi soir. "Moi, c'est Stephen Curry et rien d'autre ! C'est lui qui m'a donné envie de jouer", piétine un peu plus loin Lola, 14 ans. Le signe que chaque génération parvient à toucher bien au-delà des Etats-Unis.
La raison principale : une NBA toujours plus internationale, peu agressive sur les images diffusées illégalement ou sur les réseaux sociaux, diffusant au plus grand nombre son produit. La magie fonctionne différemment, mais elle reste intacte. Surtout pour ce qui devrait être la dernière occasion de voir James (39 ans) et Curry (36 ans) en Europe.
Au stade Pierre-Mauroy, où avait lieu la première phase avant la bascule vers Paris à partir des quarts de finale, tout le monde s'affairait quand Team USA approchait. Les tribunes se garnissaient plus vite, personne ne voulant rater leur échauffement. En match, la marge importante sur leurs adversaires leur a permis d'en faire un show dont eux seuls ont le secret.
Passes aveugles de LeBron James, tirs à trois points avec une facilité insolente pour Stephen Curry et dunks en pagaille, comme ce "moulin à vent" d'Anthony Edwards pour régaler le public, samedi 3 août face à Porto Rico. "J'avais hâte ! Je veux dunker sur quelqu'un, mais je n'en ai pas encore eu l'occasion, donc je suis content d'avoir réussi celui-là", a-t-il souri, avec un brin d'arrogance caractéristique.
Joel Embiid, le seul ennemi public
Dans un premier tour abordable malgré le choc face à la Serbie de Nikola Jokic (trois victoires, par un écart moyen de 21,3 points), Team USA a observé la magie qu'elle procure toujours chez les gens, tout en l'alimentant, avec cet effectif des "Avengers", dont la qualité rappelle celui de 1992. Tous ont droit à leurs acclamations, sauf un : Joel Embiid, qui paye son indécision autour du choix de sa nationalité sportive.
Le Camerounais a choisi en octobre 2023 de jouer pour les Etats-Unis après avoir pourtant reçu un passeport français, pour lequel il avait envoyé une lettre à Emmanuel Macron, écrivant qu'il ne voulait "jouer pour aucune autre équipe nationale" que la France. Le public lui fait payer bien volontiers ce revirement à chaque match. "C'était une décision difficile, et c'est le niveau de confort qui a joué. Je connais ces gars [les Américains] depuis longtemps et je me sentais plus à l'aise de ce côté-là", s'est justifié le natif de Yaoundé.
Sans éclat sur le parquet pour l'instant, le pivot aura l'occasion de se racheter en quarts de finale face au Brésil, mardi 6 août (21h30 à l'Arena Bercy). Pour LeBron James, quatre éditions au compteur depuis 2004, ce sera la dernière ligne droite vers un troisième titre olympique, le 17e en 21 éditions pour les Etats-Unis. De quoi entretenir la magie pendant encore quatre ans, avant qu'elle ne reprenne de plus belle, à Los Angeles, en 2028.
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