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Double champion du monde de biathlon, Émilien Jacquelin vise "une première médaille olympique, si possible l'or"

Le double champion du monde de la poursuite sera au départ de la nouvelle saison de Coupe du monde de biathlon samedi en Suède.

Article rédigé par franceinfo: sport - Vincent Daheron
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Emilien Jacquelin débute sa cinquième saison de Coupe du Monde de biathlon. (ALEXEY FILIPPOV / SPUTNIK)

À 26 ans, Émilien Jacquelin va connaître, samedi 27 novembre, à Östersund (Suède), sa cinquième saison de Coupe du Monde de biathlon. Entre sa blessure au poignet, ses ambitions pour les Jeux olympiques d'hiver à Pékin et sa technique au tir, le biathlète tricolore s'est confié en long et en large à franceinfo: sport.

Franceinfo: sport : Vous vous étiez récemment blessé au poignet, on imagine que vous n'avez pas eu la préparation que vous espériez. Avez-vous ressenti de la déception, de la frustration ou de la colère ? 

Émilien Jacquelin : Du fatalisme, c'est le premier sentiment que j'ai ressenti. Lorsque je suis tombé, le poignet était déplacé. J'ai cru que je n'allais pas pouvoir participer aux Jeux olympiques, ni faire la saison. Je l'ai accepté très rapidement mais me suis fait opérer trois jours après et finalement, petit à petit, mon poignet s'est rétabli.

Concernant les Jeux, vous avez été rapidement rassuré ? 

Ma présence aux Jeux, comme chaque athlète, je vais devoir aller la chercher [la sélection sera dévoilée après l'épreuve de Coupe du monde de Ruhpolding, mi-janvier a indiqué Stéphane Bouthiaux, directeur du biathlon à la Fédération française de ski, à Nordic Magazine.]. Il faut la mériter, malgré mes deux titres de champion du monde. Chaque course est importante pour se développer et être au top de sa forme pour les Jeux.   

Étiez-vous inquiet concernant votre tir sur lequel vous vouliez justement travailler la régularité ? Quel était le premier ressenti sur le tir couché, vous aviez l'impression de repartir de presque zéro ? 

C'est assez intrigant car pendant deux mois je n'ai pas pu tirer couché. Cette blessure et le fait d'avoir une position différente qu'à l'accoutumée m'a obligé à faire encore plus attention à certains détails du tir. Cela a augmenté ma faculté à être concentré. On parle souvent de mal pour un bien après les blessures, qu'on revient plus fort, je n'en ai pas la certitude mais je vois bien que j'ai évolué sur certaines choses.  

"Je pense que cette blessure m'a servi"

Quels axes de progression, s'il y en a, avez-vous travaillé ?

Lorsque j'avais repris la préparation, j'avais travaillé un tir beaucoup plus calme et technique. Alors que, quelques jours avant la blessure, je n'arrivais même plus à tirer vite, à avoir ce tir instinctif qui m'a toujours porté. Je n'y arrivais plus du tout, ça m'a presque fait peur. Je me suis dit 'est-ce que je serais encore capable de le faire ?' Et finalement, mes premiers tirs après la blessure étaient rapides et instinctifs. Le naturel est rapidement revenu. Aujourd'hui, j'essaie de trouver un entre-deux. Je pense que cette blessure m'a servi, car je prenais sans doute le mauvais chemin. Je voulais tellement évoluer que j'en oubliais qui je suis, comment je tire, ma manière d'être.

Vous avez découvert les Jeux en 2018, vous n'étiez pas le même biathlète. Aujourd'hui, l'objectif c'est la médaille d'or ?

L'objectif est d'aller chercher une première médaille olympique, si possible l'or. Il y a quatre ans, je découvrais les Jeux. Je pense que c'était une vraie chance d'avoir pu découvrir ça en présence de Martin Fourcade, de voir le détachement avec lequel il a abordé les courses. C'était assez incroyable. J'avais 22 ans, je pensais que, parce que c'était un événement important, il y allait avoir beaucoup plus de pression et de stress de sa part mais pas du tout. Il restait lui-même, pour moi ça a été la plus grande chose que j'ai apprise de Martin Fourcade et je pense que je vais m'en servir pour ces Jeux. L'objectif n'est plus de découvrir mais d'aller chercher des médailles.

Diriez-vous que c'était une chance d'avoir pu découvrir les Jeux alors que vous n'étiez pas encore dans le top niveau mondial ? 

C'est une chance de découvrir les courses avec un peu moins de pression, même si j'avais participé au relais, et ça c'était, je pense, la plus grosse pression de ma carrière. En plus, quand tu te retrouves aux côtés de Martin Fourcade, multi champion olympique, tu n'as pas envie de faire n'importe quoi. Ça s'était finalement bien passé pour ma part. Même d'un point de vue médiatique, avoir déjà découvert l'effervescence autour des JO, c'est une expérience qui va, j'espère, me servir.

Existe-t-il une inquiétude de ne pas connaître le parcours ? Comment on prépare ça ?

On a pas mal d'informations sur le site de course : on s'attend à du froid et beaucoup de vent, que ce soit sur le pas de tir ou sur la piste. C'est primordial pour nous, ça va rendre les courses très compliquées. Au niveau de la piste, je pense qu'elle peut m'être favorable s'il y a des parties très roulantes [sans grosse montée, qui se joue plutôt sur la puissance] et pas d'énormes bosses, qui, de par mon gabarit, peuvent m'handicaper.

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