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JO 2021 : Maïva Hamadouche, la policière multi-championne du monde de boxe qui mène "deux carrières de front"

À 31 ans, Maïva Hamadouche a remporté plusieurs titres mondiaux en boxe. Mais elle a été éliminée dès le début de la compétition aux Jeux olympiques de Tokyo.

Article rédigé par franceinfo - Margaux Stive
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Maïva Hamadouche. (MARGAUX STIVE / RADIO FRANCE)

C'était ses premiers Jeux olympiques : sextuple championne du monde de boxe chez les pros, la victoire de Maïva Hamadouche à Tokyo était attendue. Mais son rêve olympien n'aura pas duré longtemps. La policière a été éliminée dès le début de la compétition des -60 kg. Une décision qu'elle a eu du mal à comprendre.

À peine revenue en France, Maïva Hamadouche se prépare désormais à reprendre son quotidien de fonctionnaire de police en région parisienne. Un métier qu'elle était censée détester, enfin, c'est ce qu'elle a entendu, enfant, dans le quartier populaire d'Albi, dans le Tarn, où elle a grandi. "Quand j'étais petite c'était 'la police ce n'est pas bien, on jette des cailloux sur la police', moi je voulais rentrer dans la police", se souvient-elle.

Finalement, Maïva poursuit son rêve et entre après son bac en école de police. Un an plus tard, elle intègre la brigade de police-secours d’Asnières, tout en construisant sa carrière de boxeuse professionnelle. "Je m'entraînais le matin à la salle de sport de 4h30 à 6 heures, je prenais la douche à 6 heures et j'attaquais [le travail] à 6h30, commente-t-elle. J'allais m'entraîner l'après-midi jusqu'à 18 heures, je me couchais à 19 heures pour reprendre le lendemain." Un rythme intense et épuisant.

"À l'âge de 7 ans, je regardais passer les voitures de police."

Maïva Hamadouche

à franceinfo

Mais il fallait aussi supporter les critiques sur le ring dans un milieu qui n’aime pas particulièrement les policiers. "J'ai beaucoup joué sur l'image policière-boxeuse et ce n'était pas forcément bien vu, je suis même persuadée que certains ne m'encouragent pas parce que je suis policière", tranche-t-elle.

"C'est elle qu'il ne faut pas embêter"

Pourtant, la notoriété de la boxeuse peut parfois servir à la policière sur le terrain, comme avec ce jeune homme qu’elle a contrôlé un jour dans le quartier parisien de la Goutte d’Or. "Il a dit à ses collègues 'c'est elle, c'est elle qu'il ne faut pas embêter !', s'amuse-t-elle. C'était super marrant, j'ai plein d'anecdotes comme ça, ça enlève des clivages, c'est bien."

Aujourd’hui, Maïva Hamadouche enseigne, en tant que policière, la boxe à des femmes victimes de violences, tout en préparant son prochain match à Las Vegas, à l’automne. Mais la championne sait qu’il va falloir choisir. "À 31 ans, je n’ai plus l’énergie de mener les deux carrières de front", confie-t-elle. Pourtant, cette hyperactive a trouvé le temps de valider cet été sa première année en fac de droit.

Maïva Hamadouche, la boxeuse policière - le portrait de Margaux Stive

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