Break aux JO de Paris : la b-girl Raygun défendue par le comité olympique australien après la pluie de critiques sur sa prestation

La danseuse n'avait pas obtenu le moindre point lors de ses trois battles des Jeux olympiques, récoltant de nombreuses moqueries sur les réseaux sociaux.
Article rédigé par Loris Belin
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
La b-girl Raygun lors de l'épreuve de breaking des Jeux olympiques de Paris, le 9 août 2024. (FRANK FRANKLIN / AP)

Pour sa première aux Jeux olympiques, le break n'a pas laissé indifférent. Il a aussi fait l'objet de dérision, voire de méchanceté autour de l'Australienne b-girl Raygun. Jeudi 15 août, le Comité olympique australien (AOC) a demandé le retrait d'une pétition visant l'athlète, qualifiant son apparence et sa conduite de "contraires à l'éthique". Cette pétition n'était plus disponible en ligne le lendemain, vendredi 16 août. Les prestations de Rachael Gunn ne lui avaient pas rapporté le moindre point durant les trois battles de la compétition des Jeux olympiques de Paris le 9 août.

De nombreux détournements et moqueries ont été postés suite aux danses de b-girl Raygun, jugées par certains de piètre qualité et tournées en ridicule. La pétition à son encontre, qui avait recueilli 46 000 signatures est qualifiée de "vexatoire, trompeuse et intimidante" par l'AOC, qui a réclamé sa suppression à la plateforme change.org, sur laquelle elle est postée.

Le système de qualification en question

B-girl Raygun, qui avait notamment été dominée par la Française b-girl Syssy, avait expliqué avoir voulu offrir une proposition différente de ses concurrentes pour tenter de se démarquer. "Ce que je voulais faire, c'était de me présenter et de faire quelque chose de nouveau, différent et créatif, avait-elle réagi dans des propos relayés par le Guardian. Ma créativité, c'est ma force. Je n'allais jamais battre ces danseuses sur ce qu'elles font de mieux, les figures athlétiques et puissantes. J'ai toujours été l'outsider, et je voulais laisser ma trace d'une manière différente." "Parfois, cela parle aux juges, et parfois, cela ne leur parle pas, avait-elle ajouté. Je fais mon truc, et cela représente l'art."

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Jeudi 15 août, Rachael Gunn a réagi dans une vidéo postée sur son compte Instagram aux nombreux messages négatifs ou insultants à son égard. "Je n'avais pas réalisé que cela ouvrirait aussi la porte à tant de haine, ce qui a été franchement assez dévastateur, assure celle qui est aussi professeur d'université à Sydney. J'ai travaillé d'arrache-pied pour me préparer aux Jeux olympiques et j'ai vraiment donné tout ce que j'avais."

Paris 2024 - Breaking : la performance surprenante de Raygun

Ses mouvements avaient soulevé des doutes quant aux conditions d'attribution des places qualificatives pour la compétition de break, que b-girl Raygun avait obtenu en devenant championne d'Océanie en 2023. "La pétition contient de nombreux mensonges destinés à susciter la haine contre une athlète qui a été sélectionnée dans l'équipe olympique australienne à l'issue d'une épreuve de qualification et d'un processus de nomination transparents et indépendants", a communiqué le Comité australien. "En ce qui concerne les allégations et les informations erronées qui circulent, j'aimerais demander à tout le monde de se référer à la récente déclaration de l'AOC", a ajouté Raygun.

Interrogée par le Guardian, la breakeuse australienne Leah Clark a expliqué que les conditions d'inscription pour cette compétition avaient empêché la présence de nombreuses danseuses, évoquant les délais trop courts entre l'annonce de l'événement et sa tenue, ou encore la nécessité de posséder un passeport, alors que la discipline attire de nombreux jeunes participants. "Il n'y avait même pas assez de breakeuses pour remplir les huitièmes de finale", a-t-elle détaillé.

Le break en lutte pour revenir aux JO 2032... en Australie

"On pense à Rachael, et on espère qu'elle va bien avec toute la haine qu'elle reçoit, mais dans le même temps, nous sommes déçus", a déclaré Clark, cible comme de nombreuses danseuses d'insultes en ligne depuis les JO. "Cela nous a vraiment affectées, nous avons des b-girls qui en ont pleuré. Comment est-ce que je fais pour aller au travail maintenant et aller chercher des sponsors, des fonds, pour un sport qui vient d'être tourné en dérision ? Et comment allons-nous représenter notre pays lors d’autres événements au niveau mondial alors que l’Australie a été ridiculisée ?"

Le break faisait son apparition au programme olympique à Paris en 2024, mais ne figure pas dans la liste des sports qui seront présents aux JO de Los Angeles, en 2028. Son avenir olympique pourrait alors se jouer en 2032, aux Jeux de Brisbane, en Australie.

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