Break aux JO 2024 : Ayumi Fukushima, b-girl de 41 ans, "pas trop vieille" pour le rêve olympique

Pionnière de son sport, la Japonaise est la plus vieille qualifiée pour les épreuves de break des Jeux olympiques, qui débutent vendredi.
Article rédigé par Maÿlice Lavorel
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
Ayumi Fukushima lors des demi-finales de l'événement de qualifications olympiques pour le breaking, à Shanghai (Chine), le 19 mai 2024. (WANG ZHAO / AFP)

Place de la Concorde, elle va partager la piste avec des sportives deux fois moins âgées qu’elle. Pour les grands débuts du break comme discipline olympique, à Paris, vendredi 9 août, la Japonaise Ayumi Fukushima (b-girl Ayumi) va participer, à 41 ans, à ses premiers Jeux, dans la capitale française. "Je suis vieille, mais je ne me sens pas trop vieille", assure-t-elle dans un entretien à l’AFP. 

Cette participation sonne comme une juste récompense pour l’une des figures précurseures du break au féminin, au Japon et dans le monde, multimédaillée aux championnats du monde, aux Jeux mondiaux – qui rassemblent tous les quatre ans de nombreuses disciplines absentes des JO – et aux Jeux d’Asie.

Battue par une élève de primaire à 21 ans

Née en 1983, Ayumi Fukushima, surnommée b-girl Ayumi sur la piste de danse, a commencé le break à 21 ans (soit plus que l'âge de trois de ses concurrentes au parc urbain de la Concorde). De retour au Japon à l'été 2004 après être partie étudier l’anglais au Canada, elle est poussée par sa sœur aînée à assister à un battle. "Je voulais commencer quelque chose de nouveau, et je voulais aussi perdre du poids", se souvenait-elle en février 2023 auprès d'olympics.com [en anglais]. D’un naturel timide et réservé, elle trouve dans la danse un moyen de s’exprimer.

Elle s’entraîne entre son pays natal – dans la rue, à la gare de Kyoto – et son université au Canada, où elle s’enrichit et apprend de nouveaux mouvements auprès de ses amis et sur la scène locale. Loin de l’accompagnement et des possibilités dont bénéficient les jeunes athlètes de nos jours.

"Pour ma génération, c’était normal de commencer quand on était à l’université, mais aujourd’hui, la plupart débutent quand ils sont enfants."

Ayumi Fukushima

à olympics.com

Un écart qu'elle perçoit dès son premier battle "contre une élève d'école primaire" en 2004. "Un désastre", se souvient-elle.

Malgré ces débuts marquants, la Japonaise continue de s'entraîner et progresse, notamment au sein de son crew à Kyoto, Body Carnival. Jusqu'à marquer l'histoire de la discipline, en devenant, en 2017, la première femme à participer aux finales mondiales du Red Bull BC One, championnat du monde officieux et tournoi de référence, où elle perd de peu son premier battle contre le Coréen b-boy Kill. Deux ans plus tard, elle s'incline en finale de la catégorie féminine, créée en 2018.

Championne du monde à Paris

Le tout dans un environnement où elle fait figure d'ancienne. "Tous les jeunes sont très forts", expliquait-elle à propos de ses compatriotes Ami Yuasa (b-girl Ami, 25 ans) et Riko Tsuhako (b-girl Riko, 17 ans), à l'occasion du tournoi de Shanghai, en mai dernier. Et en conservant une activité à temps partiel d'enseignante : "Pour certains, aujourd'hui, c'est possible de vivre de la danse, mais pour ma génération, c'était commun de travailler et danser en même temps."

Pour elle, la perspective des Jeux olympiques représente une nouvelle expérience. "C'est nouveau pour nous, je suis très excitée d'être dans ce processus", assure-t-elle sur le site des Jeux olympiques. En juin, à Budapest (Hongrie), elle a décroché son ticket pour les Jeux de Paris 2024. Comme un clin d'œil, pour ce qui pourrait être sa première et dernière participation – sa discipline sera absente à Los Angeles en 2028 – elle va faire son retour dans la capitale française, où elle avait été sacrée aux championnats du monde en 2021. Avec le rêve d'ajouter la plus belle des médailles à son palmarès.

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