Cérémonie d'ouverture des JO de Paris 2024 : une enquête ouverte après la plainte de la DJ Barbara Butch pour cyberharcèlement et menaces de mort

"Ces faits sont susceptibles d'être qualifiés d'injures aggravées par la discrimination, menaces de mort, et provocation publique aux atteintes volontaires à la vie ou à l'intégrité physique des personnes", a déclaré le ministère public mardi.
Article rédigé par franceinfo
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Capture d'écran de la DJ française Barbara Butch qui performe durant la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques, le 26 juillet 2024, à Paris. (FRANCE 2)

"Toute ma vie, j’ai refusé d’être une victime : je ne me tairai pas." La plainte, notamment pour cyberharcèlement aggravé et menaces de mort, déposée lundi par la DJ française Barbara Butch engendre une enquête, mardi 30 juillet, a annoncé le parquet de Paris. L'activiste féministe a performé lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques vendredi, dans un tableau intitulé "Festivité".

Selon ses détracteurs, cette séquence de drag show serait une parodie de La Cène, peinture de Leonard de Vinci représentant le dernier repas du Christ avec ses apôtres. La Conférence des évêques de France a déploré samedi "des scènes de dérision et de moquerie du christianisme". Ces interprétations ont été démenties par le directeur artistique de la cérémonie, Thomas Jolly, dimanche, qui a assuré qu'il s'agissait d'"une grande fête païenne reliée aux dieux de l'Olympe". 

"Les messages que je reçois sont de plus en plus extrêmes"

La polémique a toutefois continué à enfler, au point que Barbara Butch a considéré lundi ne plus avoir le choix au vu de son cyberharcèlement "particulièrement violent". "Si dans un premier temps j’ai décidé de ne pas prendre la parole pour laisser les haters s’apaiser, les messages que je reçois sont de plus en plus extrêmes", peut-on lire sur son compte Instagram.

Audrey Msellati, son avocate, fait notamment état de menaces "de mort, de torture et de viol", ainsi que "de nombreuses injures à caractère antisémite, homophobe, sexiste et grossophobe".  Barbara Butch "dépose plainte aujourd'hui pour ces faits, qu'ils soient commis par des ressortissantes nationales ou étrangers, et entend poursuivre toute personne qui, à l'avenir, chercherait à l'intimider", a ajouté Audrey Msellati.

Sollicité par l'AFP, le parquet a précisé que le pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH) a saisi mardi l'office central de lutte contre les crimes contre l'humanité et les crimes de haine (OCLCH) "d'une enquête portant sur les messages discriminants à raison de la religion ou orientation sexuelle, qui lui ont été adressés ou postés en ligne et signalés par Pharos", plateforme de signalement de contenus illicites sur le net.

"Ces faits sont susceptibles d'être qualifiés d'injures aggravées par la discrimination, menaces de mort, et provocation publique aux atteintes volontaires à la vie ou à l'intégrité physique des personnes", selon le ministère public. "Barbara Butch est évidemment heureuse de savoir que l'OCLCH a été saisi", a réagi Audrey Msellati auprès de l'AFP. "Ce geste du PLNH est très fort car il signifie que les faits sont pris extrêmement au sérieux (...) et que l'enquête pourra être menée dans le cadre d'une entraide pénale internationale", a-t-elle ajouté.

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