Escrime aux JO de Paris 2024 : finale rêvée et bonheur partagé, Manon Apithy-Brunet et Sara Balzer ont vécu une journée inoubliable

Les deux escrimeuses françaises ont décroché l'or et l'argent après s'être affrontées en finale du sabre, lundi soir. C'est le premier doublé tricolore aux JO depuis 2008.
Article rédigé par Maÿlice Lavorel - envoyée spéciale au Grand Palais
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Sara Balzer et Manon Apithy-Brunet après la finale des Jeux olympiques du sabre féminin, le 29 juillet 2024. (FRANCK FIFE / AFP)

Le Grand Palais compte une nouvelle œuvre d'art à sa collection. Et si elle n'aura pas d'empreinte concrète au sein du monument parisien, la finale du sabre féminin laissera assurément une trace indélébile dans les esprits des chanceux témoins du duel au sommet de l'Olympe. Manon Apithy-Brunet et Sara Balzer ont écrit, lundi 29 juillet, l'une des plus belles pages du grand récit de l'escrime française aux Jeux olympiques.

Il fallait voir les célébrations décousues, pleines d'une joie si communicative juste après la fin de la finale, quand Manon Apithy-Brunet et Sara Balzer ont fêté leurs médailles avec le reste de l'équipe de France, et où un œil qui n'aurait pas vu le match aurait bien eu du mal à distinguer la grande gagnante de la perdante déçue.

"Je suis dans cette catégorie-là, maintenant"

Vainqueure de son aînée après une finale qu'elle a mieux maîtrisée (15-12), Manon Apithy-Brunet est devenue la première championne olympique française en sabre depuis l'apparition de l'arme aux JO, en 2004. Et même la première femme française à décrocher l'or aux Jeux en escrime depuis Laura Flessel en 1996. "Je ne réalise pas du tout, j'ai beau avoir cette médaille autour du cou, pour moi, ce sont d'autres personnes qui sont championnes olympiques, ce ne sont pas des personnes comme moi. Et en fait si, je suis dans cette catégorie-là, maintenant", s'est-elle émue, sourire aux lèvres et yeux pétillants, quelques minutes après être descendue du podium. 

Paris 2024 - Escrime : Manon Apithy-Brunet file en demi-finale du sabre

La native de Lyon, qui s'était déjà imposée face à sa compatriote en finale des championnats d'Europe en 2023, ajoute une ligne de plus à son palmarès, sans doute la plus belle, après avoir déjà été la première sabreuse à apporter une médaille à la France aux JO, lorsqu'elle était allée chercher le bronze à Tokyo il y a trois ans. 

Mais avant même de connaître la répartition des métaux, la soirée s'annonçait déjà grandiose. En remportant chacune leur demi-finale, les deux coéquipières d'armes avaient déjà scellé la première finale 100% tricolore de l'escrime féminine aux Jeux olympiques depuis 1996.

"On a donné du rêve"

Un grand bonheur, mais aussi un dilemme pour les supporters si chauds du Grand Palais, qui se sont globalement retenus de prendre parti pour l'une ou l'autre de ses chouchous de la journée. Un soutien partagé apprécié par les deux médaillées. Tout comme pour l'entraîneur du sabre féminin français, Mathieu Gourdain, pas présent dans le box, comme le veut l'usage en cas de finale 100% française, mais qui a tout de même vécu "la plus belle journée de [sa] carrière d'entraîneur".

Sentiment partagé de concert par les héroïnes du jour. "C'est un rêve qu'on réalise toutes les deux, je me suis juste dit : 'On est en finale toutes les deux, on a toutes les deux une médaille, c'est sûr.' Donc la France serait médaillée d'or, c'est tout ce qui m'importait finalement", a expliqué Manon Apithy-Brunet, qui a également fait part de sa fierté de "ramener des médailles pour [son] sport".

"On a réalisé nos rêves et je pense qu'on a donné du rêve aussi", a également affirmé Sara Balzer, qui s'est prêtée avec le sourire au jeu des interviews aux côtés de sa partenaire d'entraînement, avant de mentionner en conférence de presse la création d'une danse à deux pour célébrer, à l'image du rugby à 7. Cette finale historique le vaut bien.

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