JO de Paris 2024 : d'escrimeuse à cheffe étoilée, Manon Fleury puise son inspiration culinaire dans son passé d'athlète de haut niveau

En tant qu'ambassadrice des volontaires des Jeux de Paris 2024, Manon Fleury a préparé le petit-déjeuner des équipes, samedi matin, au Grand Palais.
Article rédigé par Apolline Merle - envoyée spéciale au Grand Palais
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2 min
Manon Fleury a préparé le petit déjeuner des volontaires du Grand Palais, à Paris, le 3 août 2024. (Paris 2024)

"J'espère que ce repas vous apportera le plein d'énergie pour la journée qui vous attend." Dans un coin du Grand Palais, lieu qui accueille les épreuves d'escrime des Jeux olympiques de Paris 2024, Manon Fleury, cheffe étoilée du restaurant le Datil, situé dans le 3e arrondissement parisien, est venue donner des forces aux volontaires affectés à l'un des plus beaux cadres de la capitale.

Au menu, un plat inspiré de son restaurant, à base d'une soupe de riz en version sucrée, avec un coulis d'abricot et tagète (herbe aromatique) au goût passion, et crème de noisette, le tout avec "zéro matière grasse". Cette ancienne escrimeuse de haut niveau a troqué son sabre il y a une dizaine d'années pour son tablier de cheffe. Une reconversion qui lui a réussi puisque son établissement a reçu sa première étoile cette année.

"La même adrénaline en cuisine qu'en compétition"

Bien qu'elle ait arrêté l'escrime depuis plus de dix ans, cette expérience au haut niveau continue de l'inspirer et de la porter aujourd'hui. "Je me sers de cette expérience-là, que ce soit sur l'engagement, le mental, ou l'effort à fournir car le travail en cuisine est un métier physique avec deux services par jour. Je retrouve la même adrénaline en cuisine qu'en compétition", confie celle qui a été championne de France junior et médaillée de bronze aux championnats d'Europe chez les cadets.

"Mon passé d'athlète m'a aidé à tenir bon, à rester des heures debout sans souffrir. Cela m'a aidé aussi pour me faire une place dans un métier très masculin, où il faut jouer des coudes pour s'y installer."

Manon Fleury, ancienne escrimeuse et cheffe étoilée

à franceinfo: sport

À travers sa cuisine, Manon Fleury veut transmettre les valeurs du sport, notamment celles du partage et de l'inclusion. "J'ai besoin de travailler en équipe, car ensemble nous sommes toujours plus fort. Je me vois d'ailleurs plus comme une capitaine d'équipe que comme une cheffe au sein de ma brigade [à majorité féminine]." Mais aussi les bienfaits d'une cuisine saine et équilibrée. "Je veux faire de la cuisine gourmande, réalisée avec de l'envie et du plaisir, tout en gardant de la légèreté, ce qui n'est pas forcément le cas de la cuisine traditionnelle française très généreuse", explique cette native de Bourgogne.

Manon Fleury, ancienne escrimeuse de haut niveau, a reçu sa première étoile au Guide Michelin pour son restaurant Datil, situé dans le 3e arrondissement de Paris. (APOLLINE MERLE / FRANCEINFO SPORT)

Cette envie n'est pas nouvelle. Déjà au pôle espoir, Manon Fleury se faisait charrier par ses coéquipières pour sa diététique extrême. Parmi elles, une certaine Cécilia Berder, sabreuse elle aussi, et vice-championne olympique par équipes à Tokyo en 2021. "Nous étions dans la même chambre au pôle espoir. Elle se moquait de moi car j'ai toujours eu une alimentation très équilibrée et saine. J'étais vraiment stricte là-dessus étant adolescente. Aujourd'hui, elle me dit : 'tu vois, on fait comme toi maintenant", sourit Manon, qui a assisté samedi 3 août à la qualification en demi-finale de ses amies, Cécilia Berder, Sara Balzer et Manon Apithy-Brunet (qui ont terminé à la quatrième place), dans l'épreuve de sabre féminin par équipes.

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