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Ligue 1 : l'Olympique de Marseille, un dauphin en eaux troubles

Deuxième de Ligue 1 avant d’affronter Troyes, le club phocéen vit des temps plus agités que son classement ne l’indique.

France Télévisions - Rédaction Sport
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Arkadiusz Milik après son but contre Angers le 4 février 2022. (NICOLAS TUCAT / AFP)

A jamais les premiers, certes, mais également jamais vraiment tranquilles. Si la mer est plutôt calme dans le Vieux-Port, sur les hauteurs de la ville phocéenne, en revanche, les vagues plus soutenues déferlent sur la Commanderie, et ce, peu importe la saison. Ainsi, si Marseille est actuellement dauphin du PSG en Ligue 1, et qualifié en huitièmes de finale de Ligue Europa conférence, la vie est loin d'être un long fleuve tranquille. Les remous du moment le confirment : bien amarré sur le podium de L1, le navire phocéen tangue en coulisse.

Joyeux anniversaire président

Pour l'anniversaire de sa présidence (entamée le 26 février 2021), Pablo Longoria ne manque pas de travail. Toujours provisoirement interdit de recrutement après l'affaire Pape Gueye , l'Olympique de Marseille n'est pas en crise, mais les débuts d'incendie se multiplient, un an après les flammes qui ont rasé quelques cyprès lors de la prise de la Commanderie par les supporters.

L'un des dossiers chauds pour le président concerne Boubacar Kamara. Indispensable sur le terrain, le minot marseillais n'a toujours pas prolongé son contrat qui arrive à échéance en juin prochain. Le voir partir libre n'a rien d'improbable, ce qui serait un double coup dur pour le club, qui perdrait non seulement le seul emblème de sa formation contre zéro euro, mais aussi un milieu devenu incontournable pour l'entraîneur, Jorge Sampaoli. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si l'OM perd plus souvent quand Kamara ne joue pas.

Son cas n'est pas le seul élément perturbateur du vestiaire. Prolongé l'an passé, le défenseur Alvaro Gonzalez ronge son frein depuis le début de saison. Après avoir fait un effort financier sur son salaire pour permettre la signature d'Amine Harit en septembre, l'Espagnol a été peu à peu placardisé par Sampaoli. Interrogé par AS (article en espagnol), il n'a pas caché son spleen : "Je ne sais pas de quoi je suis victime. Ce que je sais, c'est qu'ils ont renouvelé mon contrat et à partir de là, les problèmes de tout type ont commencé. (...) Tout comme je respecte le club, j'aimerais que le club me respecte."

L'incompréhension Milik

D'un point de vue sportif, voir Alvaro sur le banc se défend. Mais l'implication du défenseur dans la vie du club depuis son arrivée aurait mérité une autre considération. Se mettre un tel cadre à dos n'est pas forcément l'idée du siècle pour le coach argentin.

Le constat apparaît similaire concernant le conflit larvé entre Sampaoli et Arkadiusz Milik. L'attaquant star de l'OM vient de retrouver son efficacité mais reste souvent sur le banc. " Il y a des choses que je ne comprends pas, mais je fais mon boulot", pestait froidement le Polonais après la victoire à Metz, le 13 février.

Milik n'est pas le seul à perdre patience face aux expérimentations tactiques de Jorge Sampaoli, qui ne cesse de changer d'équipe avec des joueurs pas alignés à leur poste. Le jeu marseillais, de plus en plus stérile, s'en ressent malgré des résultats en faveur de l'OM. Cette duperie a d'ailleurs pris fin contre Clermont, avec une défaite 2-0 au Vélodrome face au modeste promu auvergnat, le 20 février.

Le capitaine, Dimitri Payet est sorti de ses gonds. "Il nous a manqué de l'humilité, on n'a pas montré un visage cohérent, on n'a pas montré de valeur, on n'a rien montré ce soir. Je pense qu'il va falloir dégonfler un peu les têtes, se remettre à bosser et montrer le visage qui est le nôtre. "

Le rendez-vous était donc pris jeudi soir en Azerbaïdjan sur la pelouse de Qarabag, en Ligue Europa conférence. Si l'OM s'est imposé 3-0 et qualifié pour les huitièmes de finale sans trembler, les joueurs n'ont pas rassuré, loin de là. En témoigne l'analyse de Jorge Sampaoli : "J'ai beaucoup de respect pour cette équipe de Qarabag, qui n'a pas changé d'idée de jeu et nous a dominés sur de longues périodes. On a gagné grâce à notre qualité individuelle supérieure. Ils ont montré qu'ils pouvaient très bien jouer, mieux que nous. Et je pense que le meilleur joueur a été [le gardien] Steve Mandanda".

A l'heure de fêter son anniversaire de président, Pablo Longoria a donc de la fougasse sur la planche. Dans une interview au Figaro (article pour les abonnés), l'Espagnol a calmé le jeu : "Un bon dirigeant sait quand il doit être proche ou recadrer, mais selon moi, une conversation en tête-à-tête, sans faire fuiter les choses, est la meilleure solution pour régler les problèmes." 

Si le navire tangue, le capitaine Longoria tient bien la barre. Une victoire, dimanche, à Troyes éloignerait un peu la tempête qui gronde au loin du navire marseillais.

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